Alors que les prix du brut semblent s’installer dans une stabilité de façade — avec un baril de Brent autour de 71 dollars et celui du WTI à 69 dollars au 1er août 2025 — les signaux du marché mondial restent teintés d’incertitude.
La demande mondiale est en ralentissement, l’offre reste excédentaire sous l’effet de l’assouplissement des quotas de l’OPEP+, et les tensions géopolitiques ne faiblissent pas. Dans ce contexte fragile, certains pays producteurs subissent déjà les contrecoups d’une trop grande dépendance à l’exportation et d’un déficit d’infrastructures locales.
Face à cela, une initiative stratégique portée par des partenaires au Gabon propose une alternative audacieuse : la mise en place d’une raffinerie solaire modulaire de 30 000 barils/jour, extensible à 90 000 barils/jour. Pensée comme un partenariat public-privé sans garantie d’État, cette infrastructure vise à réduire les importations de carburants, accroître la souveraineté énergétique et intégrer les énergies renouvelables dans la chaîne de valeur pétrolière du pays.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Cette vision industrielle s’inscrit dans un changement de paradigme que trop peu de pays producteurs africains ont osé amorcer : transformer sur place plutôt qu’exporter à bas prix pour racheter à prix fort.
Ce projet de raffinerie solaire, s’il voit le jour, marquerait un tournant stratégique pour le Gabon, souvent tributaire d’une logistique extérieure coûteuse et aléatoire. Il démontre que l’innovation peut aussi se loger au cœur des secteurs traditionnels, comme les hydrocarbures, en y injectant les leviers de la transition énergétique et de l’autonomie industrielle.
Mais le défi reste immense : au-delà des annonces, il faudra suivre la mise en œuvre, la gouvernance du projet, l’attractivité pour les investisseurs, et surtout, sa viabilité économique sur le long terme dans un marché mondial en mutation rapide.
Ce pari ambitieux pourrait bien placer le Gabon à l’avant-garde d’un modèle hybride, mêlant ressources fossiles et énergies renouvelables, et repositionner le pays comme un acteur stratégique en Afrique centrale.