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Finances publiques au Gabon : Henri-Claude Oyima ferme le robinet des arrangements fiscaux

Le ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Henri-Claude Oyima, vient de prendre des mesures fortes pour restaurer la souveraineté financière de l’État. Par un double communiqué publié le 23 juillet 2025, il met fin aux pratiques d’arrangements budgétaires opaques qui fragilisaient les comptes publics.

Fini les compensations de créances entre l’administration et certaines entreprises, ainsi que les circuits indirects de reversement des dividendes publics : désormais, toutes les recettes doivent être versées directement au Compte Unique du Trésor (CUT), garantissant ainsi une meilleure traçabilité et une plus grande transparence financière.

Cette réforme structurelle interdit les déductions d’impôts par compensation, pratique jugée « dérive de facilité », et impose aux sociétés à participation publique de verser leurs dividendes directement au Trésor. Cette exigence devrait renforcer le contrôle budgétaire et pourrait rapporter plusieurs dizaines de milliards de francs CFA au budget dès 2026, sous réserve d’une application rigoureuse.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

La décision d’Henri-Claude Oyima marque une rupture claire avec des pratiques fiscales longtemps tolérées, mais nuisibles à la gestion rigoureuse des finances publiques. En supprimant les compensations et en centralisant les dividendes, le Gabon fait un pas décisif vers la modernisation de sa politique budgétaire.

Au-delà de la dimension technique, c’est un signal politique fort : la discipline fiscale n’est plus négociable, et la transparence devient un impératif pour restaurer la confiance des partenaires financiers, notamment le FMI et la BEAC.

Cependant, le défi reste la mise en œuvre effective de ces mesures, souvent confrontée aux résistances administratives et sectorielles. La réussite de cette réforme dépendra donc de la capacité des institutions à appliquer ces règles avec rigueur et impartialité, sans dérogations.

En période de diversification économique et de réduction de la dépendance aux ressources pétrolières, cette rigueur budgétaire est une condition sine qua non pour assurer une croissance durable et soutenir les ambitions de développement du Gabon.

 

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