Dans son discours du 29 juillet marquant le 26ᵉ anniversaire de son accession au trône, le roi Mohammed VI a réitéré un appel à un « dialogue fraternel et sincère » avec l’Algérie. Cette initiative intervient alors que les relations diplomatiques restent rompues depuis août 2021 et que les tensions autour du Sahara occidental demeurent vives. (Reuters, Africanews)
Le souverain marocain a souligné son désir d’« ouvrir une nouvelle page » et de bâtir un Maghreb pacifié, plaidant pour un échange « franc et responsable ». Une posture d’ouverture que Rabat maintient, malgré la fermeture des frontières terrestres et le gel de la coopération sécuritaire. (APAnews – Agence de Presse Africaine, Hürriyet Daily News)
🔎 Le regard de Com d’Afrik
L’appel royal s’inscrit dans une stratégie diplomatique à double levier : rassurer les partenaires internationaux — particulièrement ceux qui soutiennent l’autonomie marocaine du Sahara — tout en testant la réceptivité d’Alger à un dégel progressif. À court terme, la balle est dans le camp algérien : une absence de réponse entretiendrait le statu quo, tandis qu’un geste, même symbolique, pourrait relancer le Conseil de l’Union du Maghreb arabe, moribond depuis des années.
Au-delà du bras de fer bilatéral, l’enjeu concerne tout le Maghreb : sécurité énergétique partagée, routes commerciales avec l’Afrique subsaharienne, politiques migratoires, ou encore coopération anti-terroriste. Une normalisation, même graduelle, réduirait le coût économique de la partition et faciliterait l’intégration régionale soutenue par l’Union africaine et l’UE. Mais la question du Sahara reste la pièce maîtresse : tant qu’aucun compromis n’émerge, le spectre d’un « Maghreb fracturé » continuera de freiner cet horizon commun.