La cession des actifs gabonais de Tullow Oil à la Gabon Oil Company (GOC) pour un montant estimé à 180 milliards FCFA marque un tournant stratégique dans l’écosystème énergétique du pays et, plus largement, du continent.

Pour la African Energy Chamber, ce départ illustre une reconfiguration profonde du secteur pétrolier amont : les majors étrangères cèdent progressivement la place à des entreprises africaines plus affirmées, mieux structurées et désormais capables de gérer des opérations complexes.

🎙️ « Les entreprises africaines montent en puissance, assument davantage de responsabilités et prouvent leur capacité à gérer des opérations en amont complexes », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC.

Pour le Gabon, ce transfert représente bien plus qu’une simple transaction d’actifs. Il incarne un pas de plus vers la souveraineté énergétique, avec une montée en puissance de compagnies nationales comme la GOC ou Perenco.

📝 Le regard de Com d’Afrik

Cette opération symbolise un basculement d’équilibre géoéconomique : l’Afrique ne se contente plus d’être un terrain d’exploitation pour les multinationales, elle devient un centre de gravité où les entreprises africaines prennent le lead.

Pour le Gabon, le rachat des actifs de Tullow est à la fois une affirmation politique et un test économique. Il s’agit désormais de démontrer que la gestion locale des ressources peut se faire avec rigueur, transparence et efficacité.

Mais le véritable défi est ailleurs : accompagner cette montée en puissance par une stratégie de formation, d’investissements dans les infrastructures et de gouvernance forte. Car l’enjeu n’est pas seulement d’avoir les clés du pétrole, mais de savoir où aller avec.

Cette évolution, si elle s’inscrit dans une logique de long terme, pourrait faire du Gabon l’un des laboratoires de la souveraineté énergétique en Afrique centrale.