Dans son rapport 2025 sur les perspectives économiques en Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) lance une alerte claire : le Gabon est exposé à un risque élevé de surendettement malgré une embellie apparente de certains indicateurs macroéconomiques.
✅ Une croissance en légère progression (3,1 % en 2024), une inflation maîtrisée (1,2 %) et une hausse des investissements ne suffisent pas à masquer la détérioration accélérée des comptes publics : déficit budgétaire de 3 % du PIB, endettement public atteignant 73 % du PIB, et désengagement progressif du système bancaire local face à la perte de crédibilité de l’État.
🔻 Les arriérés de paiement s’accumulent, la confiance s’érode et le signal envoyé aux bailleurs est négatif. La BAD recommande un recentrage budgétaire : réduction des dépenses non productives, accélération des réformes structurelles et maîtrise de la dette publique.
📰 Le regard de Com d’Afrik
L’analyse du rapport met en lumière un paradoxe inquiétant : des performances économiques sectorielles encourageantes coexistent avec une dégradation profonde de la soutenabilité budgétaire.
Pour un pays comme le Gabon, historiquement dépendant des ressources naturelles, la croissance actuelle ne suffit plus à compenser les fragilités structurelles. La dette devient une épée de Damoclès et la gestion rigoureuse des finances publiques un impératif urgent.
Le retrait des banques locales comme créancières de l’État traduit une perte de confiance interne, bien plus alarmante qu’une notation souveraine dégradée. Ce signal montre que le tissu économique national perçoit le risque de défaut comme tangible.
La priorité désormais ? Restaurer la confiance à tous les niveaux : investisseurs, citoyens, partenaires internationaux. Cela suppose des actes forts de transparence budgétaire, de discipline fiscale et de courage politique. Car sans assainissement durable, le retour à une dette soutenable ne sera qu’un mirage statistique.