Depuis septembre 2023, une nouvelle phase du conflit s’installe au Sahel : les groupes armés, notamment le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), utilisent désormais des drones pour mener des attaques offensives. Une escalade technologique qui redéfinit les règles de l’affrontement.

Selon un rapport du Centre politique pour le Nouveau Sud, institut marocain de recherche stratégique, plus de 30 attaques impliquant des drones ont été confirmées, dont 24 entre mars et juin 2025. L’attaque la plus marquante reste celle du 1er juin contre la base militaire de Boulikessi, au Mali, au cours de laquelle plus de 100 soldats auraient perdu la vie selon les revendications du GSIM.

Longtemps cantonnés à la surveillance et au renseignement, les drones sont désormais utilisés pour larguer des explosifs artisanaux, avec une précision et une portée qui renforcent l’asymétrie militaire sur le terrain.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Cette évolution marque un tournant préoccupant dans le conflit sahélien. L’usage des drones par des groupes non étatiques témoigne de leur montée en puissance technologique et de leur capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles méthodes de guerre. Ces attaques ciblées, peu coûteuses mais extrêmement destructrices, bouleversent l’équilibre sécuritaire régional.

La question qui se pose : comment ces technologies tombent-elles entre les mains de ces groupes armés ? Trafic transfrontalier, complicité locale, faiblesse des contrôles… Autant de pistes à explorer. Mais au-delà de la tactique, c’est aussi une nouvelle ère géopolitique qui s’ouvre au Sahel : celle d’un terrorisme 2.0, où la technologie devient un levier d’instabilité à large échelle.

Il y a urgence à adapter les stratégies de défense des États concernés, tout autant qu’à renforcer la coopération régionale et le contrôle sur les flux de matériel technologique.