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Sénégal : polémique autour de l’interdiction des perruques et tissages au Grand Théâtre national de Dakar

 

Le 14 juillet dernier, une note de service signée par Serigne Fall Gueye, directeur général du Grand Théâtre national Doudou-Ndiaye-Coumba-Rose à Dakar, a suscité une vive controverse. Cette note interdisait aux employées de l’institution de se présenter au travail coiffées de perruques, tissages (« greffage ») ou avec la peau dépigmentée, au nom de la « préservation de l’image de l’institution » et de la promotion des « valeurs panafricaines ».

Face à une levée de boucliers immédiate, notamment sur les réseaux sociaux où la mesure a été largement critiquée et moquée, la direction a rapidement fait marche arrière. Un communiqué a annoncé la caducité de la note, précisant que la décision ne devait pas porter atteinte à la loi ni aux droits des femmes.

👁‍🗨 Le regard de Com d’Afrik

Cette affaire illustre à la fois les tensions autour de la gestion des normes culturelles et vestimentaires dans les institutions publiques africaines, mais aussi l’importance croissante du respect des droits individuels et de la diversité d’expression.

L’interdiction initiale de certaines coiffures — qui sont pourtant partie intégrante de l’identité et de la culture africaines — reflète une vision rigide et peut-être dépassée de ce que doit être « l’image » d’une institution publique panafricaine. Ce type de mesure, vite perçu comme discriminatoire, révèle un décalage entre les attentes sociales modernes et une certaine élite administrative.

Le rétropédalage rapide de la direction montre que la société civile, via les réseaux sociaux et les débats publics, exerce aujourd’hui un contre-pouvoir efficace, obligeant les responsables à plus de prudence et de respect envers les libertés individuelles.

Cette controverse doit servir d’opportunité pour repenser les politiques internes des institutions, afin qu’elles incarnent réellement les valeurs de diversité, d’inclusion et de respect qui sont au cœur du panafricanisme d’aujourd’hui.

 

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