La question de la restitution des îles Éparses par la France revient au centre des débats. Le 30 juin à Paris, une réunion discrète entre les
La question de la restitution des îles Éparses par la France revient au centre des débats. Le 30 juin à Paris, une réunion discrète entre les ministres des Affaires étrangères malgache et français a relancé le dialogue, six ans après la dernière rencontre de la commission mixte.
Situées stratégiquement dans le canal du Mozambique, ces îles inhabitées permettent à la France de contrôler une vaste zone économique exclusive maritime. Pour Paris, l’idée d’un accord de cogestion reste la solution privilégiée, mais cette position ne satisfait pas l’opinion publique malgache, de plus en plus mobilisée.
Une coalition de près de 900 organisations de la société civile à Madagascar a récemment exigé la reconnaissance immédiate et complète de la souveraineté malgache sur ces îlots, s’inspirant notamment de l’accord historique conclu entre l’île Maurice et le Royaume-Uni sur les îles Chagos.
🌍 Le regard de Com d’Afrik
Au-delà de la dimension diplomatique, cette question révèle un enjeu de mémoire, de souveraineté et de justice postcoloniale. Les îles Éparses, bien que petites et inhabitées, incarnent une lutte plus vaste : celle de nations africaines encore confrontées aux héritages de la domination coloniale.
La posture française — refus de restitution, ouverture à une cogestion — peut être perçue comme un refus d’aller jusqu’au bout du processus de décolonisation. Pour beaucoup de Malgaches, cette situation entretient un déséquilibre géopolitique, alors même que les ressources maritimes, la biodiversité et les enjeux environnementaux de la région sont de plus en plus stratégiques.
Alors que l’Afrique revendique de plus en plus une parole souveraine sur la scène internationale, ignorer ces revendications fragilise la crédibilité des puissances partenaires. Il ne s’agit pas simplement de territoires, mais de dignité nationale et de reconnaissance historique.
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