Île Mbanié : « Il s’agit d’une cession volontaire » selon le Pr. Albert Ondo Ossa

Lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche 8 juin 2025, le Pr. Albert Ondo Ossa, figure emblématique de l’opposition gabonaise et ancien candidat à la présidentielle de 2023, est sorti de son silence sur le différend territorial opposant le Gabon à la Guinée équatoriale au sujet de l’île Mbanié.

Pour l’universitaire, la récente décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui attribue la souveraineté des îles Mbanié, Conga et Corisco à Malabo, n’est rien d’autre qu’un « artifice juridique » couvrant une cession volontaire orchestrée par les autorités gabonaises.

Il accuse l’État d’avoir mal préparé sa défense, dénonçant « l’amateurisme » des représentants du Gabon à La Haye et l’absence de stratégie rigoureuse dans un dossier hautement stratégique, tant sur le plan géopolitique qu’économique. Le professeur n’a pas hésité à évoquer une opération délibérée de renoncement à la souveraineté, notamment sur une zone connue pour ses richesses pétrolières.

🔍 Le regard de Com d’Afrik :

Ce que révèle cette sortie, au-delà de la polémique politique, c’est un malaise plus profond autour de la gestion des enjeux de souveraineté nationale au Gabon. Le dossier Mbanié expose des failles récurrentes : impréparation des institutions, opacité des décisions et faible communication envers la population.

La perte de ces îles, après des décennies de revendication, constitue non seulement un revers diplomatique, mais pose aussi la question de la transparence dans l’administration des intérêts stratégiques du pays. Pour un territoire comme le Gabon, riche en ressources naturelles mais confronté à des défis de gouvernance, chaque hectare de souveraineté a une valeur géopolitique, économique et symbolique.

En réclamant une enquête indépendante, le Pr. Ondo Ossa remet sur la table un débat essentiel : les citoyens gabonais ont-ils leur mot à dire dans les arbitrages qui engagent leur territoire et leur avenir ? Alors que s’approchent les élections locales, cette affaire pourrait bien devenir un révélateur politique majeur.