Hydrocarbures : Le Gabon engage une transformation majeure de son industrie de raffinage

Face aux enjeux de souveraineté énergétique et à une dépendance chronique aux importations de produits raffinés, le Gabon s’engage dans un projet d’envergure : tripler sa capacité de raffinage d’ici 2030.

Porté par le ministère du Pétrole et en partenariat stratégique avec le China Africa Business Council (CABC) — acteur économique majeur implanté dans plus de 40 pays africains — ce plan vise la modernisation complète de la Sogara (raffinerie de Port-Gentil) d’ici 2027, couplée à la construction d’une nouvelle raffinerie d’ici à 2030. Objectif : réduire la dépendance énergétique, répondre à la demande nationale, notamment en gasoil, et créer une filière pérenne capable de couvrir les besoins du pays jusqu’en 2050.

Cette avancée s’inscrit dans la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui fait de la souveraineté énergétique une priorité stratégique.

📝 Le regard de Com d’Afrik

Ce projet marque un tournant dans la stratégie énergétique gabonaise. Dans un contexte régional où les fluctuations des prix du carburant pèsent lourdement sur les économies nationales, développer une capacité locale de raffinage devient un levier de résilience indispensable.

L’engagement du Gabon dans une coopération sino-africaine ciblée traduit une volonté claire : sortir de la posture d’exportateur brut de pétrole pour devenir acteur autonome de transformation et de distribution. Cela nécessitera cependant bien plus que des infrastructures : la réussite de ce chantier passera aussi par la formation de techniciens qualifiés, la transparence dans la gestion des ressources, et la maîtrise des standards environnementaux et sociaux.

Si elle est bien exécutée, cette stratégie pourrait non seulement repositionner le Gabon sur la carte énergétique africaine, mais aussi réduire les coûts supportés par les populations à la pompe.