La situation se détériore rapidement en Haïti. Depuis le lundi 31 mars, la ville de Mirebalais, située à quelques dizaines de kilomètres de la cap
La situation se détériore rapidement en Haïti. Depuis le lundi 31 mars, la ville de Mirebalais, située à quelques dizaines de kilomètres de la capitale Port-au-Prince, est devenue le théâtre d’une offensive violente menée par la coalition de gangs « Viv Ansanm ».
Après avoir pris d’assaut le commissariat qu’ils ont partiellement incendié, les assaillants ont attaqué la prison civile, permettant ainsi l’évasion de plus de 500 détenus. Cette violence a provoqué une panique généralisée, mettant en difficulté l’hôpital géré par l’ONG Zanmi Lasante, dont le personnel s’est en grande partie évacué.
💥 Attaques d’une intensité inédite
Selon les autorités locales, le lycée public de la ville a également été envahi, laissant derrière lui des morts, des blessés et des milliers d’habitants contraints de fuir vers les localités voisines. La Police Nationale Haïtienne (PNH), bien qu’ayant reçu des renforts, peine à reprendre le contrôle de la ville.
Pour Diego da Rin, expert en sécurité de l’International Crisis Group, ces attaques représentent une offensive stratégique visant à prendre une ville clé située sur une route nationale importante, reliant non seulement le nord d’Haïti mais aussi la République dominicaine. Cette position facilite le trafic illégal d’armes et de munitions, renforçant ainsi la puissance des gangs face à des forces de l’ordre démunies et désorganisées.
Le regard de Com d’Afrik
En tant que média dédié à l’analyse des crises politiques et sécuritaires, Com d’Afrik observe ici une érosion inquiétante de l’autorité de l’État haïtien. La situation de Mirebalais met en lumière l’incapacité persistante des autorités à sécuriser des zones stratégiques, offrant ainsi aux gangs un espace de contrôle de plus en plus large.
Il est frappant de constater que ces attaques surviennent dans un contexte où les forces de l’ordre sont mal coordonnées et mal équipées. L’évasion massive de détenus, l’incapacité à protéger les infrastructures essentielles comme les hôpitaux et les écoles, sont autant de signaux d’alarme pour une communauté internationale qui semble, pour l’instant, impuissante.
Cette crise ne se limite pas à une question de sécurité nationale : c’est un défi majeur pour la stabilité politique et économique d’Haïti. La question qui se pose est désormais de savoir si un redressement sécuritaire est encore possible, ou si le pays est condamné à voir sa souveraineté grignotée par les gangs.
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