Guinée : les voix critiques du général Mamadi Doumbouya réduites au silence

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Guinée : les voix critiques du général Mamadi Doumbouya réduites au silence

  Depuis le coup d'État de 2021, la Guinée vit une intensification de la répression contre toutes celles et ceux qui osent dénoncer le régime m

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Depuis le coup d’État de 2021, la Guinée vit une intensification de la répression contre toutes celles et ceux qui osent dénoncer le régime militaire. Enlèvements, actes de torture, disparitions… Le climat devient de plus en plus dangereux pour la société civile.

Le lundi 23 juin, le conseil de l’ordre des avocats a annoncé une mesure forte : boycotter pendant deux semaines toutes les audiences ainsi que se retirer des institutions nationales où siègent ses représentants. À l’origine de ce mouvement de colère, l’enlèvement de Me Mohamed Traoré, ex‑bâtonnier de l’ordre des avocats, retiré de force de son domicile à Conakry, devant sa femme et ses enfants. Retrouvé à Bangouyah, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, l’avocat était extrêmement affaibli, le dos couvert de plaies. Selon le bâtonnier actuel, Faya Gabriel Kamano, un message clair lui a été adressé par ses ravisseurs : « La prochaine fois, on te retirera la vie ».

Ancien membre du parlement de transition, Me Traoré était connu pour ses critiques à l’égard du général Mamadi Doumbouya. Le 13 janvier dernier, il avait démissionné de son poste, jugeant qu’un gouvernement civil aurait déjà dû succéder à la junte militaire. Le 15 juin, il ironisait encore en dénonçant la décision des autorités de confier l’organisation des élections à une administration politisée, suggérant qu’il vaudrait mieux « faire comme le Mali et le Niger en renonçant à des élections coûteuses pour des résultats connus d’avance ».

Le regard de Com d’Afrik

Ce nouvel épisode souligne à quel point le climat démocratique en Guinée est devenu délétère. À l’heure où la junte promet un retour à l’ordre civil, elle intensifie paradoxalement la répression contre les voix dissidentes. Ce climat de peur affaiblit l’État de droit, creuse le fossé entre dirigeants et citoyens, et compromet la crédibilité du processus électoral à venir. Dans un contexte où la région est déjà marquée par des dérives autoritaires, la Guinée est à un tournant crucial : choisir entre la tentation du contrôle par la terreur ou l’opportunité de bâtir un futur où la parole libre devient enfin une norme.

 

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