Acquitté début 2025 dans une affaire privée, Baltasar Ebang Engonga, ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF)
Acquitté début 2025 dans une affaire privée, Baltasar Ebang Engonga, ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), fait face à un nouveau procès, cette fois pour corruption et détournement présumé de fonds publics. Ce procès très médiatisé à Malabo marque un tournant majeur pour cette figure longtemps associée à la lutte contre le blanchiment d’argent.
Selon le parquet équato-guinéen, Baltasar Ebang Engonga et plusieurs anciens collaborateurs sont accusés d’avoir détourné plusieurs millions de francs CFA, transférés vers des comptes bancaires étrangers. Le parquet a requis jusqu’à 18 ans de prison pour certains prévenus, dénonçant une « fraude financière à grande échelle ». De leur côté, la défense dénonce un dossier « lacunaire » et des accusations « excessives », remettant en cause la solidité des preuves.
Cette affaire intervient seulement quelques mois après l’acquittement d’Ebang Engonga dans un scandale privé qui avait déjà entaché son image publique. Aujourd’hui, c’est sa réputation professionnelle qui est en jeu, alors que la justice s’intéresse à son ancien rôle au sein d’une institution clé de contrôle financier.
Le regard de Com d’Afrik
Ce procès illustre les tensions profondes au sein des institutions publiques en Guinée équatoriale. Baltasar Ebang Engonga, jadis présenté comme un modèle d’intégrité dans la lutte contre la corruption, symbolise aujourd’hui la fragilité d’un système en pleine mutation. Cette affaire dépasse la simple sphère judiciaire : elle interroge la capacité de l’État à s’imposer une gouvernance transparente et à assainir ses rouages internes.
L’enjeu est double. D’un côté, un verdict sévère pourrait envoyer un message fort sur la lutte contre la corruption et la redevabilité des hauts responsables. De l’autre, si les doutes sur la partialité du procès se confirment, cela risque d’accentuer le scepticisme populaire et de nourrir les divisions internes.
Dans un contexte où la crédibilité des institutions est plus que jamais scrutée, la Guinée équatoriale est à la croisée des chemins entre justice exemplaire et instrumentalisation politique. L’issue du procès d’Ebang Engonga sera un indicateur clé de la volonté réelle du pays à évoluer vers une gouvernance plus transparente et responsable.
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