Depuis plusieurs semaines, les opérations de déguerpissement se multiplient dans le Grand Libreville, entraînant incompréhension et vives réa
Depuis plusieurs semaines, les opérations de déguerpissement se multiplient dans le Grand Libreville, entraînant incompréhension et vives réactions parmi les populations concernées. En réponse, les autorités affirment que ces actions s’inscrivent dans une stratégie rigoureusement planifiée, amorcée depuis 2015, dans le cadre d’une déclaration d’utilité publique.
L’État gabonais soutient avoir indemnisé tous les propriétaires identifiés, avec pour objectif de transformer ces zones en pôles urbains modernes, mieux organisés, et plus attractifs pour les citoyens comme pour les investisseurs.
Cependant, sur le terrain, une autre réalité se dessine : certains occupants actuels affirment ne jamais avoir été informés des risques liés à l’occupation des terrains. En cause : des ventes informelles et opportunistes opérées par d’anciens propriétaires, conscients du projet d’aménagement, qui auraient cédé leurs biens à bas prix à des compatriotes souvent mal informés.
🎙️ Le gouvernement, face à l’émotion suscitée, réaffirme son engagement en faveur du respect des procédures légales et sa volonté de bâtir un Gabon plus équitable, plus prospère, et résolument tourné vers l’avenir.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Le cas des déguerpissements dans le Grand Libreville illustre une tension croissante entre rationalité administrative et réalité sociale. Si la planification urbaine est un impératif pour le développement, l’opacité de certaines transactions foncières et le manque de communication en amont contribuent à nourrir un profond malaise.
Ce climat d’incompréhension est d’autant plus préoccupant qu’il révèle une fracture entre l’État et une partie de sa population, prise au piège entre des décisions macro-économiques et une précarité foncière réelle.
En analysant les faits, il apparaît que la légalité ne suffit pas à garantir la légitimité. Le respect des procédures doit s’accompagner d’un dialogue transparent, d’un accompagnement social, et d’un suivi rigoureux des transactions foncières en aval des projets publics.
Pour que la transformation urbaine du Grand Libreville soit un succès, l’État devra conjuguer fermeté, équité et pédagogie — afin que modernisation ne rime pas avec marginalisation.
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