Souvent perçu avec scepticisme, parfois même fantasmé — notamment dans les cercles occidentaux — le modèle de gouvernance chinois s’impose po
Souvent perçu avec scepticisme, parfois même fantasmé — notamment dans les cercles occidentaux — le modèle de gouvernance chinois s’impose pourtant, aujourd’hui, comme une alternative crédible. Fondé sur des piliers historiques, culturels et idéologiques, il repose sur une architecture politique unique façonnée par le Parti Communiste Chinois (PCC) depuis sa création en 1921.
Sous l’impulsion du président Mao Zedong, la Chine a progressivement construit un modèle politique singulier articulé autour de grands principes : la suprématie du peuple, l’inclusion démographique, la prospérité partagée, la préservation de l’environnement et la paix sociale. Ce que la Chine appelle le « socialisme à caractéristiques chinoises » n’est pas une copie du modèle européen. Il s’inscrit dans une logique d’adaptation aux réalités nationales, avec pour objectif final : garantir un accès équitable au bien-être pour tous les citoyens.
Cette vision s’est traduite dans des périodes clés de l’histoire chinoise : le premier plan quinquennal (1953-1957) inspiré de l’URSS, le « Grand bond en avant » (1958-1962), puis la Révolution culturelle. L’ouverture économique initiée en 1978 lors du 11e Congrès du PCC a ensuite marqué un tournant stratégique : abandon des dogmes rigides, mise en avant du pragmatisme et réforme progressive des institutions. Le tout, sans jamais rompre avec les fondements idéologiques du Parti.
Sous la présidence de Xi Jinping, ce modèle a été renforcé. Il articule une gouvernance centralisée avec des ajustements progressifs, à travers une combinaison entre marxisme, traditions confucéennes et innovations économiques.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
La question de l’adaptabilité du modèle chinois aux réalités africaines mérite une analyse sérieuse, loin des jugements idéologiques. À l’heure où plusieurs pays du continent sont confrontés à une crise de légitimité institutionnelle, à des systèmes politiques importés et parfois inopérants, le socialisme à la chinoise offre des enseignements précieux.
Il ne s’agit pas de copier un modèle, mais de réfléchir à une gouvernance endogène, enracinée dans la culture et les réalités sociales locales. L’approche chinoise met l’accent sur le long terme, la stabilité, la cohérence des politiques publiques et la centralité du peuple — des valeurs qui font souvent défaut dans de nombreux États africains.
Le défi reste cependant immense : comment adapter les principes d’un régime autoritaire à des contextes africains marqués par une jeunesse de plus en plus connectée, exigeante en matière de démocratie et de transparence ? La réponse pourrait se situer dans un juste équilibre entre leadership fort, participation citoyenne, souveraineté économique et vision stratégique de développement.
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