Gabon : vers une série de nominations post-présidentielles ?

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Gabon : vers une série de nominations post-présidentielles ?

  Depuis l’élection présidentielle d’avril dernier et l’avènement de la 5e République, une dynamique inédite semble se dessiner au sommet de l’

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Depuis l’élection présidentielle d’avril dernier et l’avènement de la 5e République, une dynamique inédite semble se dessiner au sommet de l’État : plusieurs anciens candidats, bien que battus dans les urnes, accèdent à des postes clés au sein du gouvernement ou de la présidence.

Zenaba Chaning Gninga, seule femme à avoir participé au scrutin, a récemment été nommée ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PMI/PME. Une nomination saluée comme une avancée symbolique, dans un contexte où la participation féminine en politique reste marginale. Dans la foulée, Alain Simplice Boungoueres, un autre candidat, a été désigné conseiller spécial à la présidence, en charge des travaux publics.

Ces deux cas soulèvent des questions : assiste-t-on à une réelle volonté d’ouverture politique, ou à une stratégie de cooptation visant à neutraliser les oppositions potentielles ? Faut-il y voir une récompense pour l’audace d’avoir participé à une élection cruciale, ou une manière habile de construire une majorité plus large sans passer par les urnes ?

La question se pose désormais : les cinq autres candidats malheureux seront-ils également appelés à servir dans l’appareil d’État ? Et à quel prix pour l’équilibre démocratique ?

🗣️ Le regard de Com d’Afrik

L’inclusion est une valeur démocratique forte. Mais lorsque chaque participation électorale débouche sur une nomination, le risque est grand de banaliser l’enjeu d’une présidentielle. En politique, tout mérite reconnaissance, mais toute récompense pose la question du pourquoi maintenant ?

Ce glissement — de la compétition démocratique vers l’absorption post-électorale — rappelle des pratiques bien connues sur le continent, où l’élection devient une rampe d’accès au pouvoir sans débat ni opposition durable. Le Gabon, qui tente de tourner la page d’un long cycle autoritaire, ne doit pas confondre réconciliation politique et recyclage stratégique.

Le mérite de ces personnalités ne fait peut-être aucun doute, mais leur nomination soulève une interrogation majeure : le pouvoir cherche-t-il à construire un nouveau pacte républicain ou à réinstaller, sous un nouveau visage, l’ancienne logique du consensus verrouillé ?

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