Le samedi 12 avril, les Gabonais sont appelés à élire leur futur président, un scrutin marquant la fin de la transition amorcée suite au coup d'Ét
Le samedi 12 avril, les Gabonais sont appelés à élire leur futur président, un scrutin marquant la fin de la transition amorcée suite au coup d’État du 30 août 2023. Pour la première fois depuis 1967, aucun nom « Bongo » ne figure sur le bulletin de vote. Huit candidats sont en lice, mais la campagne électorale semble avoir pris une tournure particulière, avec une forte prédominance de Brice Clotaire Oligui Nguema, actuel chef de la transition.
La campagne électorale se déroule dans un calme rare. Au lieu des tensions habituelles, la population semble profiter de cette tranquillité nouvelle. Les Gabonais, comme le décrivent des habitants de Libreville, se sentent « rassurés » et « sereins ». Les confrontations politiques qui ont marqué les précédentes élections, entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG) et les opposants, semblent loin derrière. Le coup de tonnerre du 30 août a déjà redistribué les cartes, et le soutien quasi unanime de la classe politique et de la société civile à Oligui Nguema renforce cette dynamique.
Visuellement, la campagne est dominée par la figure de Brice Clotaire Oligui Nguema, dont le slogan « C’BON » et la promesse d’un « essor vers la félicité » résonnent partout dans le pays. Toutefois, malgré une campagne jugée comme un plébiscite, l’ombre de l’ancien système plane encore. Les sept autres candidats, dont l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, tentent de se démarquer, mais peinent à mobiliser un véritable électorat face à une transition soutenue par l’énorme majorité des Gabonais.
Le regard de Com d’Afrik
À travers cette élection présidentielle, il semble que le Gabon traverse une transition qui n’en est pas vraiment une. Si le calme apparent peut être perçu comme un signe de stabilité, la réalité sous-jacente révèle une campagne marquée par l’absence de véritable opposition. La position dominante d’Oligui Nguema, soutenu par une large coalition politique, laisse peu de place aux autres candidats. Si le peuple semble avoir accueilli favorablement l’issue du coup d’État de 2023, il est légitime de se demander si ce soutien inconditionnel ne risque pas de figer les dynamiques politiques, plutôt que de permettre un véritable renouvellement des idées et des leaders. L’absence de vraie confrontation pourrait mener à une élection sans surprises, mais aussi sans réels changements pour l’avenir du Gabon.
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