Selon l’Étude nationale prospective 2025 du ministère de la Planification et de la Prospective, le Gabon maintient une balance commerciale ex
Selon l’Étude nationale prospective 2025 du ministère de la Planification et de la Prospective, le Gabon maintient une balance commerciale excédentaire depuis 1996. Une performance économique qui, à première vue, pourrait témoigner d’une économie dynamique. Toutefois, cet excédent repose en grande partie sur les exportations de pétrole brut, confirmant la dépendance persistante du pays à une seule ressource stratégique.
Entre 1996 et 2020, la géographie des partenaires commerciaux a considérablement évolué. Alors que 82 % des exportations gabonaises étaient dirigées vers des pays à revenu élevé à la fin du siècle dernier, les pays d’Asie de l’Est et du Pacifique captent désormais 49 % des flux, contre seulement 45 % pour les économies développées. Si cette évolution traduit une certaine diversification des débouchés, la nature des produits exportés reste peu variée, centrée sur les matières premières non transformées.
⚠️ Malgré quelques progrès (hausse des exportations de minerais et produits manufacturés depuis 2012), le secteur pétrolier reste le principal pilier des recettes d’exportation, exposant ainsi l’économie aux aléas des cours mondiaux du brut. Parallèlement, les importations restent soutenues, reflet d’un tissu industriel national encore trop faible pour répondre à la demande locale.
📰 Le regard de Com d’Afrik
L’excédent commercial du Gabon ne saurait être interprété comme un signal de résilience économique. Il masque en réalité une dépendance structurelle au pétrole, dont les recettes servent essentiellement à financer des importations de biens de consommation ou d’équipements.
Ce modèle extractif atteint ses limites. Dans un monde en transition énergétique, où les marchés pétroliers deviennent plus volatils et où la pression climatique pousse vers la décarbonation, le Gabon doit accélérer sa transformation économique. Cela implique d’investir massivement dans les filières agro-industrielles, les services, le numérique, mais aussi dans la formation, la recherche et la montée en valeur de ses ressources.
Le véritable défi n’est pas de maintenir l’excédent, mais de le réorienter vers la création de valeur locale, en réduisant la dépendance aux importations et en stimulant l’industrialisation du pays. Un excédent diversifié, soutenu par une économie structurée, serait alors un véritable levier de souveraineté économique.
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