À l’occasion de la présentation de la 5ᵉ Note de conjoncture économique du Gabon par la Banque mondiale, une donnée clé a retenu l’attention
À l’occasion de la présentation de la 5ᵉ Note de conjoncture économique du Gabon par la Banque mondiale, une donnée clé a retenu l’attention : le taux de déforestation du pays atteint seulement 0,03 % en 2025. Ce chiffre exceptionnel consacre le Gabon comme modèle africain de préservation des forêts tropicales, avec une couverture forestière de 85 % du territoire.
Les forêts gabonaises, véritables puits de carbone, absorbent environ 140 millions de tonnes de CO₂ par an, un service écosystémique estimé à plus de 75 milliards de dollars. C’est un actif naturel stratégique dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
Le rapport souligne également les effets positifs des programmes comme REDD+ ou encore le partenariat avec la CAFI, qui a permis au Gabon de toucher 150 millions de dollars en paiements fondés sur la performance environnementale.
✍️ Le regard de Com d’Afrik
Derrière cet indicateur flatteur se dessine une réalité plus nuancée. Certes, le Gabon affiche une performance environnementale remarquable — la meilleure en Afrique centrale — mais le défi réside désormais dans la transformation économique de ce capital naturel.
Le pays reste prisonnier d’un paradoxe : il protège efficacement ses forêts, mais peine à en tirer des bénéfices inclusifs pour ses populations. La Banque mondiale recommande ainsi d’intégrer plus systématiquement les ressources forestières dans les politiques publiques — en misant sur la transformation locale du bois, l’écotourisme, et les marchés carbone.
Il ne suffit plus de préserver : il faut valoriser. Cela suppose une stratégie économique cohérente, des investissements structurants, et une fiscalité verte incitative. La forêt gabonaise peut devenir un levier de croissance durable, mais à condition que ses bénéfices descendent jusqu’aux communautés locales.
La réussite du Gabon dans la lutte contre la déforestation est incontestable. Le prochain défi est d’en faire un pilier de prospérité nationale, et non un simple indicateur environnemental à l’international.
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