Gabon : Silence des autorités après la saisine de la Commission africaine des droits de l’homme dans l’affaire HPO – Le spectre de la culpabilité judiciaire ?

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Gabon : Silence des autorités après la saisine de la Commission africaine des droits de l’homme dans l’affaire HPO – Le spectre de la culpabilité judiciaire ?

  L’affaire Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires gabonais en exil, continue de faire grand bruit sur la scène judiciaire et politique natio

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L’affaire Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires gabonais en exil, continue de faire grand bruit sur la scène judiciaire et politique nationale. Malgré la saisine de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) par ses avocats français, Maîtres Marc et Julien Bensimhon, les autorités judiciaires gabonaises observent un silence troublant. Le Ministre de la Justice Paul-Marie Gondjout, connu autrefois pour son attachement aux droits humains, reste muet, tout comme le Procureur de la République, Bruno Mve Obiang, à l’origine des poursuites, pourtant déclenchées sans plainte formelle.

Les avocats affirment avoir transmis à la CADHP des preuves suffisamment solides pour obtenir une condamnation historique du Gabon. Une hypothèse qui pourrait profondément entacher la réputation du pays, surtout si les accusations de violations des droits humains sont confirmées par une juridiction internationale.

L’attitude du ministère de la Justice, refusant toute communication publique dans cette affaire sensible, sème le doute sur la sincérité des engagements du gouvernement de Transition en faveur d’une justice indépendante et respectueuse des normes internationales. Ce silence, au lieu de rassurer, renforce l’idée d’une instrumentalisation politique de la justice, dans un contexte où les institutions sont censées incarner la nouvelle République prônée par le Président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema.

À l’heure où Libreville proclame vouloir rompre avec les pratiques anciennes, cette inertie interpelle : la justice gabonaise serait-elle encore le bras armé de certains intérêts privés ou politiques ? Ou assiste-t-on à une démonstration de résignation face à des erreurs de procédure difficilement défendables ?

🔍 Le regard de Com d’Afrik

En tant que média d’analyse et d’observation de la vie publique africaine, Com d’Afrik ne peut rester indifférent devant un tel mutisme institutionnel. Le silence des autorités, notamment celui du Ministre Gondjout, pourrait s’apparenter à un aveu de faiblesse, voire de culpabilité. Dans une démocratie véritable, un ministre de la Justice se doit d’apporter des réponses claires à toute interpellation internationale. Or, dans le cas présent, c’est le vide, le silence, l’attente.

Ce silence devient lui-même un message : il met en lumière les failles de notre système judiciaire, où la transparence semble encore être un luxe, et où la communication institutionnelle ne suit pas les principes de l’État de droit. L’affaire HPO devient, de fait, un test majeur pour la crédibilité de la Cinquième République gabonaise. Soit la justice retrouve son honneur en éclaircissant les zones d’ombre, soit elle consacre, par son inaction, l’ère des procès politiques masqués sous des habits juridiques.

 

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