Gabon – Polémique autour des comptes de campagne : Bilie-By-Nze s’explique et interroge les fondements juridiques

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Gabon – Polémique autour des comptes de campagne : Bilie-By-Nze s’explique et interroge les fondements juridiques

  Dans une déclaration récente, Raymond Ndong Sima Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et figure politique gabonaise, a clarifié sa posi

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Dans une déclaration récente, Raymond Ndong Sima Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et figure politique gabonaise, a clarifié sa position quant au dépôt de ses comptes de campagne : il ne s’agit pas d’un refus de transparence, mais d’un désaccord juridique sur la compétence de la Cour des comptes en la matière.

Selon lui, bien que le Code électoral attribue à la Cour des comptes la mission de recevoir et contrôler les comptes de campagne, cette disposition serait en contradiction avec la Constitution et la loi organique encadrant les missions de cette juridiction. Il estime que ce rôle dépasse les prérogatives prévues initialement pour la Cour, qui est censée se limiter au contrôle des finances publiques.

🔁 Bilie-By-Nze plaide pour un cadre spécifique et indépendant, citant en exemple la CNCCFP au Sénégal ou la Commission nationale des comptes de campagne en France, deux modèles conçus pour renforcer l’équité et la transparence électorale sans détourner les institutions de leurs missions constitutionnelles.

🧭 Le regard de Com d’Afrik

Cette position, bien que juridiquement argumentée, soulève une question fondamentale : la transparence doit-elle être conditionnée à la forme, ou à l’esprit de la loi ? En refusant de déposer ses comptes auprès de la Cour des comptes, Bilie-By-Nze prend un risque politique majeur, mais il ouvre aussi un débat important sur la cohérence du système institutionnel gabonais.

À l’heure où de nombreux pays africains cherchent à renforcer la confiance citoyenne et la régularité des scrutins, le Gabon ne peut se permettre de zones d’ombre juridiques dans le contrôle des financements politiques. L’État de droit, souvent invoqué, ne doit pas devenir un prétexte à géométrie variable.

L’argument du respect de la hiérarchie des normes est recevable ; encore faut-il qu’il ne serve pas de paravent à un refus de redevabilité publique. La légitimité démocratique ne repose pas seulement sur l’élection, mais aussi sur la transparence, la rigueur, et le respect de l’opinion publique.

 

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