Quelques jours après l’annonce du Chef de l’État concernant la création de son propre parti, Michel Ongoundou Loundah tire la sonnette d’alar
Quelques jours après l’annonce du Chef de l’État concernant la création de son propre parti, Michel Ongoundou Loundah tire la sonnette d’alarme. Pour l’homme politique expérimenté, cette initiative pourrait poser les jalons d’une « reconstruction sournoise du parti unique » ayant dominé le Gabon entre 1968 et 1990, sous Omar Bongo Ondimba.
Selon le leader du mouvement Reagir, la loi en cours de discussion, qui durcit considérablement les conditions de création des partis politiques, limiterait drastiquement l’espace accordé aux formations indépendantes. Il dénonce ainsi une stratégie visant à renforcer un seul pôle de pouvoir :
« On resserre de manière drastique les conditions de création des partis, tandis qu’on prépare en parallèle la mise en place d’un grand parti présidentiel. Ce dernier attirerait les anciens, récupérerait les transfuges, tout en affaiblissant ce qui reste de l’opposition » précise-t‑il.
Pour Ongoundou, le modèle proposé ne serait qu’une version déguisée du monopartisme du passé, où le chef de l’État cumulerait toutes les fonctions : à la fois chef de l’État, du gouvernement, de la majorité… et de l’opposition.
« Ce que nous vivons n’est plus de la démocratie, mais une ridicule mise en scène où la pluralité n’existe que sur le papier. Ce qui est en train de se préparer est une reconstruction sournoise du parti unique, et nous devons avoir le courage de le dénoncer », conclut-il.
👁️ Le regard de Com d’Afrik
Pour Com d’Afrik, le spectre du retour à un monopole politique doit interpeller tous les défenseurs de la démocratie gabonaise. Si la loi sur les partis devient trop contraignante, elle pourrait neutraliser la diversité du paysage politique ainsi que la vitalité du débat public. À l’heure où le pays aspire à des institutions plus fortes et à une alternance réelle, la vigilance citoyenne devient un rempart nécessaire contre tout recul démocratique. Ce nouvel épisode nous rappelle que l’équilibre du jeu démocratique repose avant tout sur la capacité des institutions à garantir la pluralité, la représentativité et la transparence du champ politique.
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