Gabon : Les usagers encore réticents à adopter les taxis moto‑tricycles

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Gabon : Les usagers encore réticents à adopter les taxis moto‑tricycles

  Cinq mois après leur lancement officiel par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, les moto‑tricycles tentent de trouver leur place à Lib

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Cinq mois après leur lancement officiel par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, les moto‑tricycles tentent de trouver leur place à Libreville. Si l’on en compte déjà près de 400 unités mises en circulation dans les quartiers défavorisés de la capitale ainsi que dans d’autres provinces du pays — dans le cadre du programme « 1 jeune, 1 taxi » — leur adoption reste encore timide.

Pour beaucoup d’usagers, la moto‑tricycle soulève des inquiétudes légitimes. « Avec ce moyen de transport, Libreville devient la capitale du moto‑tricycle, alors que notre génération rêve de métro, de tramway ou de TGV. Eux roulent en Mercedes et veulent que nous nous déplacions en trois roues », s’indigne Jacques Mebale, cité par l’AGP.

Pourtant, tout le monde ne partage pas ce regard sceptique. Pour Rody, un usager plus nuancé, « il y a toujours une première fois ». Selon lui, « l’arrivée de ces moyens de transport créera de la concurrence, surtout en période scolaire », tout en admettant que « la saison des pluies pourrait poser des difficultés ».

Pour Jean Crépin Ngonda, conducteur de taxi moto‑tricycle, le défi est double : gagner la confiance du public tout en assurant la rentabilité de l’activité. « Les gens hésitent à monter, ils ont un peu peur. Pourtant, le tarif est le même que pour les autres transports, entre 100 et 200 FCFA selon la distance », précise‑t‑il. Il évoque également la complexité du modèle économique : « Je travaille pour une agence. À terme, la moto devient mienne, mais je dois reverser 5 000 FCFA par jour. Aujourd’hui, ce montant a été revu à la hausse, ce qui rend la rentabilité incertaine ».

Si l’introduction des moto‑tricycles apparaît comme une initiative novatrice, elle soulève des questions profondes : acceptation sociale, équilibre économique du modèle proposé, et adaptabilité du véhicule aux contraintes climatiques et à la densité urbaine de Libreville.

Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, la moto‑tricycle est bien plus qu’un simple véhicule à trois roues : elle symbolise à elle seule la tension entre modernité promise et réalité du terrain. Si elle incarne la volonté de créer des opportunités économiques pour la jeunesse tout en améliorant la mobilité urbaine, elle expose aussi la nécessaire réflexion à mener sur l’adéquation entre l’outil proposé, les habitudes des usagers, le coût du modèle économique et les conditions spécifiques du climat et du paysage gabonais. Le défi majeur reste de trouver un équilibre où la moto‑tricycle devient un levier de progrès, accepté socialement, viable économiquement, et intégré harmonieusement à la vie urbaine du pays.

 

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