Le Gabon est à un souffle d’un aboutissement historique dans le dossier du rapatriement des Fonds de Remise en État des Sites pétroliers
Le Gabon est à un souffle d’un aboutissement historique dans le dossier du rapatriement des Fonds de Remise en État des Sites pétroliers (RES). Lors d’une conférence de presse de haut niveau tenue le 30 avril 2025, le gouvernement a annoncé que 26 des 27 points de blocage ont été levés, rapprochant le pays d’une gestion plus souveraine et transparente de ces ressources stratégiques, estimées entre 3 000 et 6 000 milliards FCFA.
Ces fonds, constitués par les compagnies pétrolières pour financer la réhabilitation environnementale des sites exploités, représentent un enjeu environnemental, financier et institutionnel majeur. La dernière barrière reste la clause d’immunité de la BEAC, qui empêche la saisie des avoirs extérieurs, conformément à l’article L.153-1 du Code monétaire et financier. Cette disposition vise à préserver la stabilité monétaire régionale, mais freine pour l’instant le transfert effectif des fonds vers la zone CEMAC.
Le Vice-Premier ministre Alexandre Barro Chambrier a salué cette avancée comme un « signal fort » pour les opérateurs économiques et les citoyens. De leur côté, les ministres de l’Économie, du Pétrole et des Comptes publics ont insisté sur la nécessité d’une co-gestion rigoureuse et transparente, qui garantirait non seulement la remise en état des sites mais aussi la crédibilité financière du pays à l’international.
Plus qu’une simple question technique, ce processus reflète la volonté politique du Gabon de moderniser la gouvernance de ses ressources naturelles et de renforcer la confiance des investisseurs. La pression diplomatique et les engagements pris lors de forums internationaux ont accéléré cette dynamique vers une gestion durable et responsable.
Le regard de Com d’Afrik
En tant que média engagé pour une Afrique responsable et transparente, Com d’Afrik considère cette avancée comme une opportunité cruciale pour le Gabon. La proximité du déblocage final montre que la volonté politique, lorsqu’elle est soutenue par des mécanismes de contrôle rigoureux, peut transformer des débats gelés en véritables leviers de souveraineté. Toutefois, la prudence reste de mise : la BEAC n’est pas un simple acteur technique, mais un pilier régional. Toute réforme touchant à sa doctrine doit être mûrement concertée à l’échelle communautaire. Reste à espérer que cette ultime étape saura conjuguer ambition nationale et stabilité régionale. Le Gabon tient peut-être là une clé pour réconcilier développement durable, gouvernance financière et souveraineté économique.
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