Dans un contexte de fortes tensions et de critiques alimentées par son silence apparent, le président de la République, Brice Clotaire Oligui
Dans un contexte de fortes tensions et de critiques alimentées par son silence apparent, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a effectué une visite inattendue dans la nuit du 15 juin auprès des familles sinistrées de Plaine-Orety, à Libreville. Un déplacement discret, sans protocole ni grand appareil sécuritaire, qui tranche avec le mutisme institutionnel des derniers jours.
Vêtu simplement, le chef de l’État s’est installé aux côtés des habitants dont les habitations ont été détruites dans le cadre des travaux d’urbanisation de la capitale. Autour d’un feu de camp, il a écouté leurs récits, partagé leur peine et tenté de rassurer : « Je suis venu voir, écouter et comprendre », aurait-il déclaré.
Cette démarche vise à apaiser une colère populaire croissante, mais aussi à répondre à ce que la présidence qualifie de « campagne de désinformation » orchestrée par certains activistes. Oligui Nguema a également appelé les victimes à porter plainte contre les vendeurs illégaux de parcelles, dénonçant fermement la spéculation foncière et les complicités administratives qui ont permis ces abus.
En toile de fond : les grands chantiers du boulevard de la Transition, de la cité administrative et du bassin versant Sainte-Marie-Awondault. Si ces projets s’inscrivent dans une volonté de modernisation urbaine, ils ne doivent pas faire oublier les droits fondamentaux des citoyens impactés.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Cette apparition nocturne du président n’est pas anodine. Elle constitue un acte politique fort, destiné à réinvestir symboliquement l’espace social abandonné par l’État ces derniers jours. En tant que média engagé dans la lecture critique de l’actualité, Com d’Afrik voit dans ce geste un tournant stratégique dans la gestion de crise : une mise en scène maîtrisée de l’écoute, qui cherche à combler un déficit d’empathie institutionnelle.
Mais au-delà des images fortes, reste la question essentielle : et maintenant ? Cette rencontre n’aura de sens que si elle débouche sur des mesures tangibles de relogement, de soutien psychologique, sanitaire et logistique. Car moderniser un pays ne peut se faire au prix de l’oubli de ceux qui le peuplent. L’urbanisation ne saurait être synonyme de dépossession.
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