Gabon : le « kongossa » peut désormais mener… en prison

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Gabon : le « kongossa » peut désormais mener… en prison

  Ce qui n’était qu’un bavardage populaire, une forme familière de conversation sociale dans les quartiers, les salons ou les taxis, devient au

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Ce qui n’était qu’un bavardage populaire, une forme familière de conversation sociale dans les quartiers, les salons ou les taxis, devient aujourd’hui un sujet de droit. Le kongossa, ces commérages souvent anodins, est désormais passible d’une peine d’un an de prison et d’une amende allant jusqu’à 1 million de FCFA, lorsqu’il porte atteinte à l’honneur, la réputation ou la vie privée d’autrui.

Le Code pénal gabonais, révisé en 2020, ne laisse place à aucune ambiguïté : diffamation, injure et outrage – même sans propos injurieux explicites – peuvent engager des poursuites si la parole est rendue publique, y compris via les réseaux sociaux, groupes WhatsApp, lives, affiches ou vidéos virales.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

Cette décision du législateur gabonais interroge sur les limites de la liberté d’expression à l’ère du numérique, dans une société où les frontières entre sphère privée et espace public deviennent poreuses.

Elle illustre aussi la volonté croissante des États africains de mieux encadrer les communications informelles, face à la montée des fake news, des règlements de comptes numériques et du cyberharcèlement. Si cette mesure vise à protéger les citoyens contre les atteintes injustifiées à leur réputation, elle soulève aussi des inquiétudes sur les risques de dérive autoritaire, en particulier dans un contexte où certains peuvent instrumentaliser la justice pour museler des voix critiques.

Le défi est donc double : responsabiliser les citoyens sans restreindre les libertés. Il devient essentiel de former à l’usage éthique des outils numériques, et de bâtir une culture de l’information responsable, où chaque mot partagé – même pour « rire » – peut avoir des conséquences sérieuses.

Le kongossa devient ainsi un révélateur de notre époque : celui où les paroles engagent, les captures d’écran témoignent, et les tribunaux tranchent. Dans un tel contexte, la prudence devient une vertu citoyenne.

 

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