Le 30 avril 2025, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a officiellement levé la suspension du Gabon, actant son retou
Le 30 avril 2025, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a officiellement levé la suspension du Gabon, actant son retour dans le giron diplomatique continental. Cette décision marque une étape clé dans le processus de normalisation institutionnelle enclenché depuis la transition politique du 30 août 2023. Pour le président élu Brice Clotaire Oligui Nguema, il s’agit d’une « profonde fierté » et d’une reconnaissance des efforts entrepris par son gouvernement pour restaurer l’ordre constitutionnel et rétablir la confiance internationale.
Cette réintégration couronne près de 20 mois de diplomatie offensive, où le chef de l’État et ses émissaires ont multiplié les initiatives pour convaincre les instances africaines de la sincérité et de la rigueur de la transition gabonaise. Contrairement à d’autres partenaires internationaux ayant rapidement repris contact avec Libreville, l’Union africaine avait, jusqu’ici, maintenu une position ferme, fidèle à sa doctrine de tolérance zéro vis-à-vis des changements anticonstitutionnels de pouvoir.
Le retour du Gabon est aussi une reconnaissance implicite des progrès réalisés : respect du calendrier électoral, scrutin présidentiel pacifique en avril, retour progressif aux institutions légitimes. Ces avancées ont convaincu les membres du CPS que Libreville mérite de reprendre sa place dans la famille africaine. La présence annoncée du président de la Commission de l’UA à la cérémonie d’investiture du 3 mai en est une illustration forte.
Le regard de Com d’Afrik
En tant que média d’analyse, Com d’Afrik salue cette réintégration comme un signal positif, à la fois pour le Gabon et pour le continent. Elle montre que la diplomatie, lorsqu’elle est patiente, structurée et portée par des résultats concrets, peut restaurer la légitimité d’un pays sur la scène régionale. Toutefois, cette victoire ne doit pas masquer les défis internes encore présents. La reconnaissance internationale doit aller de pair avec une consolidation réelle des institutions, un climat politique apaisé et une gouvernance transparente. Le Gabon a regagné sa place à la table africaine : il lui appartient désormais de prouver, dans la durée, que cette confiance est méritée.
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