Nommée ministre de la Communication et des Médias en pleine transition politique, Laurence Ndong, ancienne figure de la société civile, avait
Nommée ministre de la Communication et des Médias en pleine transition politique, Laurence Ndong, ancienne figure de la société civile, avait suscité de nombreux espoirs en annonçant une ambition forte : connecter 100 villages gabonais à la radio, à la télévision et à internet d’ici la fin de 2024. Une promesse relayée avec emphase à travers des communiqués officiels et la réception de matériel pour appuyer cet engagement.
Pourtant, à l’aube de 2025, le constat est amer sur le terrain. Dans de nombreux villages du sud du Gabon, notamment à Mbigou, Kanda et leurs environs, l’isolement informationnel reste une réalité criante. L’absence de fréquences audiovisuelles actives plonge des pans entiers de la population dans un silence médiatique d’un autre temps. À défaut d’un abonnement privé à Canal+, impossible pour les habitants de suivre l’actualité nationale, ou même d’accéder à une connexion internet sans parcourir des kilomètres.
Les ambitions portées par le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) « Poste-Télédiffusion-Services Universels », sous la tutelle du ministère dirigé par Laurence Ndong, semblent aujourd’hui bien loin de leur concrétisation. La transition politique vers la 5ᵉ République s’ouvre ainsi sur une promesse inachevée, révélant un sérieux écart entre la communication politique et la réalité du terrain.
Le regard de Com d’Afrik
Cette situation illustre une problématique récurrente dans la gouvernance : celle d’annonces ambitieuses qui peinent à se traduire concrètement dans la vie des citoyens. Le projet de connecter les villages gabonais représentait pourtant une avancée décisive vers l’inclusion numérique et informationnelle, essentielle pour un développement équitable du territoire. Aujourd’hui, la déconnexion persistante de nombreuses localités questionne la crédibilité des engagements publics. En tant que média, nous constatons avec regret que sans une politique rigoureuse de suivi et d’évaluation, même les meilleures intentions risquent de se perdre dans le tumulte des échéances politiques. Le droit à l’information pour tous ne peut être un simple slogan ; il doit devenir une priorité d’action.
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