Gabon – Crise cardiaque : une urgence de santé publique qui touche de plus en plus de jeunes

Dans une publication datée du 7 juillet 2025, le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) alerte sur une hausse inquiétante des cas de crises cardiaques graves chez les jeunes Gabonais.
Selon l’hôpital, un patient sur huit admis pour une urgence cardiaque sévère a moins de 40 ans. Une tendance alarmante qui bouscule les perceptions classiques des maladies cardiovasculaires, longtemps considérées comme l’apanage des personnes âgées.

📉 Entre 1996 et 2019, les cas de syndromes coronariens aigus au CHUL ont été multipliés par cinq.
Le profil des patients ? Des jeunes adultes, majoritairement fumeurs, souvent confrontés à une alimentation déséquilibrée, un mode de vie sédentaire, et des troubles mentaux comme le stress ou la dépression. La consommation excessive de tabac, d’alcool et de drogues renforce cette tendance, créant un cocktail dangereux pour la santé cardiovasculaire.

🔔 Un signal d’alerte fort pour les autorités sanitaires, qui sont appelées à intensifier les campagnes de prévention et de dépistage : hypertension, diabète, cholestérol… autant de facteurs de risque qu’il faut détecter tôt. Cela passe aussi par la formation renforcée des personnels de santé, l’éducation du public à une alimentation saine, et la promotion de l’activité physique dès le plus jeune âge.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Ce constat interpelle à plus d’un titre. Il révèle une mutation profonde des enjeux de santé publique au Gabon, où les pathologies dites « de civilisation » s’installent rapidement, portées par une urbanisation rapide, des inégalités sociales croissantes, et un système de santé encore trop centré sur les soins curatifs.

L’explosion des maladies cardiovasculaires chez les jeunes est le symptôme d’une société sous tension : précarité, mal-être psychologique, sédentarité numérique, absence d’éducation à la santé.
La médecine seule ne suffira pas. Il faut penser cette crise dans sa globalité, en s’attaquant aussi aux déterminants sociaux et économiques de la santé.

Le défi est de taille : éviter que cette épidémie silencieuse ne compromette l’avenir d’une jeunesse déjà fragilisée. L’heure est à une réponse nationale, intersectorielle, structurée — avant que le cœur du pays ne lâche.