À l’heure où la Cour des comptes rappelait aux anciens candidats à l’élection présidentielle leur obligation de déposer leurs comptes de camp
À l’heure où la Cour des comptes rappelait aux anciens candidats à l’élection présidentielle leur obligation de déposer leurs comptes de campagne avant le 25 juin 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze a clairement annoncé qu’il ne s’y conformera pas. C’est lors d’une conférence de presse à Libreville, marquant le lancement de la campagne d’adhésion de son parti Ensemble pour le Gabon (EPG), que l’ancien Premier ministre a déclaré :
« Je n’ai pas déposé mes comptes de campagne et je ne les déposerai pas. »
Pour lui, la disposition inscrite dans la loi électorale de janvier 2025 serait inconstitutionnelle : la Cour des comptes, selon ses propos, n’est compétente que pour contrôler les fonds publics, or sa campagne aurait été financée exclusivement par des moyens privés.
💬 Une position qui contraste avec celle d’autres anciens candidats, comme Joseph Lapensée Essingone, qui a affirmé de son côté qu’il respecterait cette exigence légale.
🎙️ Le regard de Com d’Afrik
Le refus assumé de Bilie-By-Nze de se conformer à une disposition électorale soulève plusieurs enjeux démocratiques. D’abord, il fragilise l’idée d’un processus électoral équitable et transparent, en donnant l’impression que les règles ne s’appliquent pas à tous. Ensuite, son argument sur les fonds privés pose un vrai débat juridique, mais ne peut éluder une réalité : tout financement de campagne, qu’il soit public ou privé, mérite d’être encadré et contrôlé, ne serait-ce que pour prévenir le blanchiment, les conflits d’intérêts ou la capture politique.
Dans un État de droit, la redevabilité électorale ne devrait pas être négociable. Le fait que cette disposition ait été adoptée dans une loi votée par le Parlement et mise en œuvre par la Cour des comptes témoigne d’une volonté de modernisation des pratiques politiques. Remettre en cause cette règle en pleine réforme électorale pourrait créer un précédent dangereux.
Le Gabon cherche à bâtir une démocratie nouvelle. Pour cela, la transparence doit être une exigence partagée, pas une option politique.
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