Avec un secteur informel pesant près de la moitié de son PIB, le Gabon s'engage dans une transformation majeure en intégrant 30 000 opérateurs éco
Avec un secteur informel pesant près de la moitié de son PIB, le Gabon s’engage dans une transformation majeure en intégrant 30 000 opérateurs économiques dans le circuit formel via les services financiers numériques. Cette initiative ambitieuse, portée par l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI-Gabon) et soutenue par le Fonds des Nations Unies pour le Développement des Capitaux (UNCDF), vise à renforcer l’inclusion financière et la compétitivité des petites entreprises.
Le 4 mars, la mairie d’Owendo a accueilli le lancement de la phase 2 de la « Campagne ANPI Mobile ». Ce projet s’appuie sur la collaboration avec des acteurs du numérique tels que Moov Africa Gabon Telecom, Clikpay Gabon et Airtel Money Gabon pour digitaliser les transactions et élargir l’accès aux services financiers. Avec un financement de 143 000 USD (environ 88 millions de FCFA), cette phase s’étend désormais aux communes d’Owendo, d’Akanda et de Libreville, après une expérimentation réussie à Ntoum en décembre 2023.
Cette campagne répond à un enjeu stratégique pour l’économie gabonaise. L’informel limite la collecte des recettes fiscales et freine l’accès au financement pour de nombreuses entreprises. À terme, l’objectif est d’intégrer 100 000 opérateurs économiques au secteur formel, en facilitant les paiements numériques, y compris pour le règlement des impôts et taxes. Cette initiative marque un tournant vers une économie plus structurée et inclusive, pleinement ancrée dans la digitalisation des services financiers.
Le regard de Com d’Afrik
L’initiative de formalisation des entreprises par le numérique est un pas essentiel vers un écosystème économique plus transparent et dynamique. Cependant, le véritable défi réside dans l’adhésion des entrepreneurs, souvent réticents aux démarches administratives et méfiants face aux systèmes financiers formels. Pour réussir, cette campagne devra s’accompagner d’une sensibilisation efficace et d’un accompagnement adapté aux réalités des petits commerçants et artisans. L’engagement des acteurs du numérique est un atout, mais l’impact réel dépendra de l’accessibilité des services et de la confiance instaurée auprès des bénéficiaires. Le Gabon pourra-t-il surmonter ces obstacles pour faire de l’inclusion financière une réalité durable ?
COMMENTS