Gabon : 10 000 milliards de FCFA pour financer une nouvelle trajectoire économique

À l’occasion de la Journée de la Finance organisée le 25 juillet 2025 à Libreville, le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a exposé les ambitions du Plan National de Croissance et de Développement (PNCD) : mobiliser 10 000 milliards de FCFA pour transformer durablement le modèle économique gabonais.

Devant un parterre de bailleurs, institutions financières, partenaires techniques et représentants du secteur privé, le ministre a défendu une stratégie axée sur la diversification, la réduction des déficits d’infrastructures et la souveraineté économique.

Le PNCD repose sur 7 priorités nationales : énergie & eau, santé, éducation, logement, infrastructures, agriculture, et industrialisation — autant de piliers destinés à ancrer le pays dans une dynamique de développement inclusif et durable.

Parmi les projets phares figurent : ports en eau profonde, réseaux ferroviaires stratégiques, centrales électriques, zones agricoles modernisées, et digitalisation des services publics. Le pays ambitionne aussi de structurer des pôles de croissance autour de l’économie verte, l’économie bleue, le numérique, l’industrie et le tourisme balnéaire.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Ce plan de relance massif est ambitieux. Rarement, le Gabon avait affiché une telle volonté de planification stratégique à cette échelle, couplée à un discours d’exemplarité en matière de gouvernance économique.

Mais l’annonce de ces 10 000 milliards FCFA pose plusieurs interrogations concrètes : d’où viendra l’argent ? Quelle part du financement sera publique, privée, ou multilatérale ? Et surtout, le pays a-t-il aujourd’hui les mécanismes institutionnels pour absorber et exécuter efficacement ces fonds ?

Les intentions sont claires — audits des exonérations, rationalisation budgétaire, attractivité des investissements — mais leur matérialisation exigera une rigueur constante et une transparence réelle.

Le succès du PNCD ne dépendra pas uniquement des montants mobilisés, mais de la capacité à piloter les projets, à en mesurer les impacts, et à créer une dynamique inclusive sur l’ensemble du territoire.