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La rupture est consommée. Les 17 et 18 mars 2025, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officiellement annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Un geste fort qui intervient en pleine semaine de la francophonie, confirmant une volonté assumée de prendre leurs distances avec les institutions occidentales. Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une dynamique amorcée dès juillet 2024, lorsque ces trois pays ont scellé leur alliance sous le nom d’Alliance des États du Sahel (AES).
Ce retrait marque une nouvelle étape après leur séparation de la CEDEAO, officialisée en janvier 2025. En dénonçant une ingérence politique et un traitement inégal, ces États sahéliens réaffirment leur quête de souveraineté et leur opposition à l’influence étrangère, notamment française.
Selon Seidik Abba, chercheur et président du Centre international de réflexions et d’études sur le Sahel (CIRES), cette crise est en partie due à l’évolution du rôle de l’OIF. Initialement centrée sur la coopération culturelle et technique, l’organisation s’est progressivement orientée vers des missions d’observation électorale et de bonne gouvernance, notamment après la Déclaration de Bamako en 2000. Ce glissement politique semble aujourd’hui être l’un des motifs majeurs du désengagement des régimes militaires du Sahel.
📢 Le regard de Com d’Afrik
L’OIF traverse une crise d’identité profonde. Ce nouvel épisode illustre la perte de confiance d’une partie de l’Afrique francophone envers une organisation perçue comme un instrument d’influence occidentale plutôt qu’un espace de coopération équilibrée. La question fondamentale est alors posée : l’OIF peut-elle encore répondre aux attentes des nations africaines, ou est-elle vouée à un déclin progressif sur le continent ? Cette fracture reflète un rejet plus global des institutions héritées du passé colonial, et pourrait bien marquer le début d’une reconfiguration majeure des relations internationales en Afrique de l’Ouest.v
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