Fonds Covid-19 au Gabon : Où sont passés les 500 milliards de FCFA ?

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Fonds Covid-19 au Gabon : Où sont passés les 500 milliards de FCFA ?

  Alors qu’on croyait l’affaire étouffée, elle ressurgit avec fracas. La Cour des comptes a répondu favorablement à la demande du Copil Citoyen

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Temps de lecture : 2 min

 

Alors qu’on croyait l’affaire étouffée, elle ressurgit avec fracas. La Cour des comptes a répondu favorablement à la demande du Copil Citoyen en lançant un contrôle approfondi de la gestion des fonds publics mobilisés pour la lutte contre la Covid-19 entre mars 2020 et décembre 2022.

Le Gabon avait reçu une enveloppe de 503 milliards FCFA de divers bailleurs (FMI, BAD, AFD, Banque mondiale…) pour faire face à la pandémie. Pourtant, selon un audit du Copil Citoyen, seules 56 milliards FCFA auraient été effectivement utilisées. Les 447 milliards restants n’apparaissent dans aucun relevé officiel du ministère de l’Économie et de la Relance de l’époque.

Plus grave encore : des surfacturations, des services facturés mais jamais rendus, et des noms de personnalités connues seraient associés à ces irrégularités.

Face à l’ampleur du scandale, un signalement a été adressé au ministre de la Justice le 14 mai 2025, pour des faits présumés de détournement de fonds publics, enrichissement illicite, corruption, abus de fonction, entre autres.

Le Gabon s’achemine-t-il vers un procès historique sur fond de scandale financier sous l’ère de la Ve République ?

🟠 Le regard de Com d’Afrik

Ce retour spectaculaire du dossier des fonds Covid illustre un tournant majeur dans la gouvernance publique au Gabon. Ce qui aurait été impensable hier semble désormais possible : l’audit des “intouchables”. Pour la première fois, la justice pourrait se saisir d’un dossier impliquant des figures politiques de haut rang, dans un contexte de transition institutionnelle.

Mais au-delà de l’émotion, c’est la capacité des institutions à aller jusqu’au bout de cette démarche qui sera observée de près. L’opinion publique, longtemps désabusée par l’impunité, attend des actes concrets, des mises en examen, et surtout, des sanctions exemplaires.

Ce dossier est aussi un révélateur d’un échec collectif en matière de transparence budgétaire et de contrôle citoyen. Il pose la question fondamentale : quelle traçabilité pour les aides internationales ?

L’heure est venue pour l’État gabonais de montrer que la nouvelle République n’est pas qu’un changement de façade, mais bien une rupture avec l’ancien système.

 

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