Depuis la fin avril, un vent de rigueur souffle sur l’écosystème numérique ouest-africain. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Oue
Depuis la fin avril, un vent de rigueur souffle sur l’écosystème numérique ouest-africain. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a enclenché une vaste opération d’assainissement dans le secteur des fintechs. Le processus de délivrance des agréments, désormais extrêmement sélectif, suscite de vives inquiétudes parmi les acteurs du secteur. Depuis le 6 mai, les établissements de paiement (EDP) doivent franchir des barrières réglementaires de plus en plus strictes pour espérer obtenir ou renouveler leur autorisation d’opérer.
Objectif affiché : sécuriser le système financier face à la prolifération d’acteurs peu encadrés et parfois à la frontière de la légalité. Conséquence : de nombreuses startups, notamment celles en phase de démarrage ou disposant de modèles hybrides, redoutent un blocage de leurs activités, voire une disparition pure et simple du paysage numérique régional.
Cette nouvelle phase de régulation risque de redessiner profondément le visage du secteur en Afrique de l’Ouest, en imposant une sélection naturelle où seuls les acteurs les plus structurés et transparents survivront.
🗞 Le regard de Com d’Afrik
Si l’assainissement est une nécessité pour garantir la stabilité financière et protéger les usagers, la démarche actuelle de la BCEAO interpelle. En procédant à une sélection aussi rigoureuse, ne prend-elle pas le risque d’éteindre l’innovation ? À trop vouloir encadrer, on pourrait ralentir la dynamique entrepreneuriale qui a permis à l’Afrique de rattraper une partie de son retard numérique. Entre besoin de régulation et impératif d’agilité, le défi est de taille : comment créer un environnement sûr, sans freiner les jeunes pousses qui font battre le cœur de l’innovation africaine ? La question reste ouverte, et les mois à venir seront décisifs.
COMMENTS