Expropriations à Plaine Orety : quand la modernisation de Libreville rime avec tensions et défis sociaux

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Expropriations à Plaine Orety : quand la modernisation de Libreville rime avec tensions et défis sociaux

  Alors que les bulldozers avancent à Plaine Orety, le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, a réaffirmé la ferme volonté du gouverne

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Alors que les bulldozers avancent à Plaine Orety, le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, a réaffirmé la ferme volonté du gouvernement de mener à bien des projets d’infrastructures majeurs à Libreville. Objectifs affichés : désenclaver la capitale, fluidifier la circulation et lutter contre les inondations récurrentes.

Ce lundi 2 juin 2025, dans un contexte sous haute surveillance et parfois tendu, Edgard Moukoumbi a supervisé les démolitions sur les sites de l’échangeur du Camp de Gaulle et du futur boulevard de la Transition. Accompagné de responsables locaux, de l’ANUTTC et des forces du Génie militaire, il a insisté sur la nature stratégique de ces chantiers.

Ces infrastructures, qui incluent un échangeur important et un boulevard reliant Jeanne Ebori à l’Assemblée nationale, doivent répondre à un double enjeu : désengorger l’axe sud-nord de la capitale et améliorer la gestion des eaux de pluie grâce à l’aménagement des bassins versants.

Toutefois, si le gouvernement assume pleinement ces décisions, affirmant que le progrès exige des choix audacieux, la question des conditions d’exécution et des indemnisations demeure vivement contestée. Malgré les dispositifs d’accompagnement annoncés, une part de la population exprime encore son inquiétude face à l’absence de clarté sur les compensations et le relogement.

📰 Le regard de Com d’Afrik

En tant que média d’information engagé, nous observons un véritable dilemme entre urgence de la modernisation urbaine et respect des droits fondamentaux des citoyens. La volonté politique d’investir dans des infrastructures stratégiques est indéniable et nécessaire pour une capitale en pleine expansion.

Cependant, le choix d’une méthode brutale, reposant sur des expropriations musclées et un accompagnement insuffisamment transparent, risque de fragiliser la confiance entre les populations et les autorités. Le défi est double : bâtir l’avenir de Libreville tout en garantissant justice sociale et équité.

Le gouvernement doit impérativement clarifier ses processus d’indemnisation et renforcer le dialogue avec les populations concernées. La réussite de ces projets dépendra aussi de leur acceptabilité sociale, condition sine qua non à la paix civile et à une transition urbaine harmonieuse.

Au-delà de la simple gestion des chantiers, c’est un modèle de gouvernance inclusive que le Gabon doit dessiner pour ses grandes ambitions urbaines.

 

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