La 139e édition de la Journée internationale du travail (JIT), célébrée le 1er mai à Libreville, a été marquée par une forte mobilisation et
La 139e édition de la Journée internationale du travail (JIT), célébrée le 1er mai à Libreville, a été marquée par une forte mobilisation et des engagements gouvernementaux significatifs. Pour la deuxième année consécutive, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a personnellement assisté à la cérémonie, soulignant ainsi son attachement à la cause des travailleurs.
Aux côtés du chef de l’État, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a rendu un hommage appuyé aux travailleurs gabonais, qu’il a qualifiés de « composante la plus féconde et la plus dévouée de la nation ». Un discours aux allures de reconnaissance institutionnelle, mais surtout un moment d’engagement politique fort.
Bilan à l’appui, le chef du gouvernement a présenté les avancées enregistrées durant la Transition : régularisation administrative, paiement des rappels de soldes, relance des stages dans la fonction publique, amélioration du système de retraite et réforme en cours de la CNAMGS. Ces efforts, bien que notables, n’ont pas encore permis d’endiguer le chômage, notamment chez les jeunes.
C’est dans ce contexte que le Premier ministre a évoqué les perspectives portées par l’Étude nationale prospective « Gabon 2050 », et la nécessité de financer les PME/PMI. Un fonds de portage de 20 milliards FCFA logé à la Banque pour le commerce et l’entrepreneuriat du Gabon (BCEG) vise la création de 20 000 emplois. Il a également insisté sur l’orientation des bourses et formations vers des filières stratégiques : agriculture, numérique, pêche, industrie.
Autre chantier évoqué : la représentativité syndicale. Des élections sont à venir pour désigner de façon légitime les responsables des structures syndicales, ouvrant la voie à une modernisation des conventions collectives et au renforcement du dialogue social.
Enfin, la cérémonie a été marquée par la remise de 1 080 médailles d’honneur à des travailleurs du secteur public et privé, et un défilé festif malgré une pluie battante, symbole d’un monde du travail mobilisé et fier.
🟣 Le regard de Com d’Afrik
Derrière les chiffres et les promesses, la Journée internationale du travail est aussi l’occasion d’interroger le sens de la parole politique face aux attentes concrètes des travailleurs. Les annonces gouvernementales sont ambitieuses, structurées et portées par une volonté de rupture avec les pratiques du passé. Mais pour qu’elles portent leurs fruits, encore faut-il qu’elles s’accompagnent d’une mise en œuvre rigoureuse et transparente.
Le tissu économique gabonais, encore trop dépendant des grandes structures publiques et des multinationales, a besoin d’un véritable soutien aux petites et moyennes entreprises, ces actrices de terrain capables de créer de l’emploi durable. Quant aux jeunes, ils ne se satisferont plus de discours. C’est dans la cohérence des politiques de formation, d’insertion et d’entrepreneuriat que se joue la crédibilité des engagements annoncés.
Cette édition 2025 aura été un moment fort. Reste à savoir si, dans un an, la prochaine Journée du travail s’accompagnera d’un bilan plus palpable pour celles et ceux qui, chaque jour, font vivre le pays.
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