Près de deux mois après la mise en service des deux centrales flottantes turques du groupe Karpowership (KPS), censées soulager le Grand Librevill
Près de deux mois après la mise en service des deux centrales flottantes turques du groupe Karpowership (KPS), censées soulager le Grand Libreville de ses pénuries d’électricité, les délestages persistent toujours dans plusieurs quartiers de la capitale et de sa périphérie.
Selon Steeve Saurel Legnongo, administrateur provisoire de la SEEG, la solution KPS permet pourtant d’injecter 70 MW supplémentaires dans le Réseau interconnecté de Libreville (RIC), portant la capacité totale à 330 MW, contre une demande de pointe de 310 MW. En théorie, cela suffirait à combler le déficit chronique en énergie. Mais dans la pratique, des coupures récurrentes et des baisses de tension continuent de frustrer les consommateurs.
Alors, pourquoi ces désagréments persistent-ils ? Le problème ne réside plus dans la production, mais dans les maillons suivants : le transport et la distribution de l’électricité. Les infrastructures existantes, parfois vétustes ou saturées, peinent à accompagner ce regain de capacité.
En clair, KPS est une réponse d’urgence qui a permis de sécuriser l’approvisionnement en énergie, mais elle ne résout pas à elle seule les défis structurels du réseau électrique gabonais. Le système reste vulnérable à tout incident logistique ou technique, comme l’a souligné le responsable de la SEEG : « Disposer d’énergie dans une maison ne se résume pas à cliquer sur un interrupteur. »
👁️🗨️ Le regard de Com d’Afrik
Cette situation met en lumière les limites d’une gestion énergétique de crise sans réforme profonde des infrastructures. L’arrivée des navires KPS est certes une avancée salutaire à court terme, mais elle ne doit pas masquer la nécessité d’un investissement stratégique dans la modernisation du réseau électrique. Dans un pays riche en ressources naturelles, où l’ambition industrielle reste forte, le défi n’est pas seulement de produire plus, mais de mieux distribuer. Les coupures persistantes sont les symptômes d’un système à bout de souffle, qui appelle une vision à long terme, au-delà des solutions ponctuelles.
COMMENTS