Sur le terrain économique, la rivalité entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun prend une tournure de plus en plus marquée. Si Abidjan et Douala
Sur le terrain économique, la rivalité entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun prend une tournure de plus en plus marquée. Si Abidjan et Douala sont toutes deux considérées comme des locomotives dans leurs zones économiques respectives — l’Afrique de l’Ouest francophone pour la première, l’Afrique centrale pour la seconde — leurs trajectoires économiques révèlent un écart croissant.
Depuis 2012, la Côte d’Ivoire affiche un taux de croissance annuel moyen de 6,5 %, soutenu par des politiques d’investissement, une stabilité institutionnelle relative et un effort continu de diversification économique. Ce dynamisme s’est traduit par la montée en puissance d’un tissu entrepreneurial fort, comme en témoigne sa position dominante dans le classement des 500 Champions africains, publié récemment.
Face à cela, le Cameroun, bien qu’étant la première économie de la CEMAC, peine à suivre le rythme. Les freins sont multiples : environnement des affaires contraignant, instabilité dans certaines régions, lenteur des réformes structurelles… Résultat : Douala, pourtant carrefour stratégique, semble en retrait face à l’élan d’Abidjan.
Le regard de Com d’Afrik
Ce « match économique » entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun va bien au-delà des chiffres : il symbolise deux modèles de gouvernance économique. D’un côté, un pays qui capitalise sur les leçons du passé pour bâtir une croissance soutenue ; de l’autre, une puissance potentielle freinée par un manque de vision réformatrice à long terme.
La Côte d’Ivoire bénéficie aujourd’hui d’un climat des affaires plus favorable, où l’État joue un rôle d’accélérateur plutôt que de frein. En revanche, le Cameroun donne l’impression de fonctionner en mode « pilotage automatique », sans réelle impulsion politique capable de mobiliser les forces vives de la nation autour d’un projet économique clair et ambitieux.
Le classement des 500 Champions africains ne fait que traduire une tendance structurelle : celle d’une Afrique en mutation, où les champions économiques de demain seront ceux qui auront osé réformer aujourd’hui. Le Cameroun dispose pourtant de tous les atouts pour rivaliser. Encore faut-il les activer.
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