Drogue et santé mentale chez les jeunes : un cri d’alerte résonne à Libreville

L’église Alliance Chrétienne de Libreville a récemment accueilli une journée de réflexion consacrée à la santé mentale des jeunes, à l’initiative du Ministère Prophétique de Distinction (MPD), en partenariat avec le Corps du Christ.

Au cœur des échanges : une conférence poignante intitulée « Le cri d’une mère face au phénomène de la drogue en milieu jeune », animée par des experts dont le Dr Maxime Mouloumba, psychiatre à l’hôpital psychiatrique de Melen.

Cette rencontre a mis en lumière les liens alarmants entre la consommation croissante de drogues chez les jeunes et l’apparition de troubles mentaux sévères. À travers le sous-thème « Mon enfant, son histoire », les participants ont partagé des témoignages bouleversants de familles brisées par la toxicomanie.

Selon le Dr Mouloumba, la majorité des patients reçus en consultation aujourd’hui sont des jeunes souffrant de dépendances multiples, un constat qui place cette crise au rang des urgences de santé publique.

👉 À l’issue de cette journée, les organisateurs ont interpellé les plus hautes autorités de l’État, y compris le président de la République et la Première dame, pour initier une action conjointe entre institutions publiques et confessionnelles. Parmi les recommandations phares :

• la création de centres de désintoxication adaptés ;

• le renforcement des politiques de réinsertion sociale des jeunes en difficulté ;

• et l’organisation régulière de campagnes de sensibilisation.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Ce cri collectif venu de la société civile religieuse résonne comme une alerte rouge dans un pays où les jeunes, souvent livrés à eux-mêmes, basculent dans l’oubli social et le silence institutionnel.

La conférence du MPD ne se limite pas à une réflexion spirituelle ; elle met en exergue un vide criant dans la politique de santé mentale au Gabon. Le manque d’infrastructures spécialisées, le tabou autour des maladies psychiques, et l’insuffisance des actions préventives accentuent la vulnérabilité des jeunes face à la drogue.

Il est plus que temps de passer du constat à l’action, et de faire de la santé mentale une priorité nationale, en associant État, Église, écoles, familles et médias.

Ce combat est transversal. Il engage l’avenir d’une jeunesse gabonaise qui ne demande qu’à être entendue, comprise et soutenue.