Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a été désigné par l’Union africaine comme nouveau médiateur dans la crise qui secoue l’est d
Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a été désigné par l’Union africaine comme nouveau médiateur dans la crise qui secoue l’est de la République Démocratique du Congo. Il succède ainsi au président angolais João Lourenço, et hérite d’une mission des plus complexes : ramener le dialogue et favoriser la stabilité dans une région déchirée par des décennies de violences, de rivalités régionales et d’échecs diplomatiques successifs.
La tâche s’annonce ardue, tant les tensions sont ancrées, alimentées par des enjeux géopolitiques, économiques et sécuritaires. Toutefois, la nomination d’un chef d’État issu de l’Afrique de l’Ouest, perçu comme modéré et stratégique, pourrait offrir une nouvelle dynamique à la médiation africaine.
Cette décision marque une nouvelle tentative continentale pour apporter une solution endogène, portée par des leaders africains eux-mêmes, face à une crise humanitaire et sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
La désignation de Faure Gnassingbé à la tête de la médiation pour la RDC traduit un tournant dans la diplomatie africaine : la volonté de l’Union africaine de reprendre la main sur ses propres conflits internes, longtemps laissés entre les mains de puissances extérieures.
Mais cette confiance accordée au président togolais interroge aussi. Son expérience diplomatique, bien que réelle, suffira-t-elle à faire bouger les lignes dans l’un des terrains les plus minés du continent ? La crédibilité de l’UA dépendra de sa capacité à traduire cette nomination en résultats concrets, au-delà des communiqués.
Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas seulement la paix dans l’est de la RDC, mais la légitimité même des mécanismes africains de résolution des conflits. Une médiation réussie ferait école. Un nouvel échec, en revanche, renforcerait le scepticisme ambiant.
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