À travers son exposition "Dévoreuses d’âmes", présentée à la Galerie Christophe Person, le photographe Nyaba Léon Ouedraogo rend hommage aux femme
À travers son exposition « Dévoreuses d’âmes », présentée à la Galerie Christophe Person, le photographe Nyaba Léon Ouedraogo rend hommage aux femmes injustement accusées de sorcellerie au Burkina Faso. Considérées comme responsables de décès mystérieux, ces femmes sont chassées de leur village, abandonnant tout derrière elles pour survivre dans une extrême précarité. Une tragédie silencieuse qui perdure sur le plateau mossi, ancrée dans des croyances ancestrales.
Cette série photographique, réalisée en 2013-2014 dans le cadre du Prix pour la photographie du musée du quai Branly – Jacques-Chirac, donne une voix à ces femmes ostracisées. Nyaba Léon Ouedraogo, qui partage son temps entre la France et le Burkina Faso, a grandi dans un environnement où ces accusations étaient monnaie courante. D’abord nourri par la peur, il a fini par dénoncer l’injustice de cette stigmatisation brutale.
Dans certains villages, ces accusations mènent à des scènes de violence où les femmes ciblées risquent la mort si elles ne parviennent pas à fuir. Heureusement, des refuges comme le centre Delwendé, dirigé par les sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, offrent un espoir à celles qui échappent à ce funeste sort.
Le regard de Com d’Afrik
L’exposition « Dévoreuses d’âmes » ne se contente pas d’exposer une réalité tragique, elle soulève une question fondamentale : comment enrayer ces pratiques d’un autre temps ? Si ces accusations traduisent des tensions sociales et économiques profondes, elles témoignent aussi d’un déficit criant d’éducation et de protection sociale. En mettant ces femmes au cœur de son travail, Nyaba Léon Ouedraogo ouvre une brèche dans le silence et interroge la responsabilité collective face à ces injustices. L’art peut-il être un levier pour changer les mentalités et protéger ces femmes vulnérables ?
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