Déguerpissements sans relogement : du « Sadisme d’État » selon Bilie-By-Nze !

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Déguerpissements sans relogement : du « Sadisme d’État » selon Bilie-By-Nze !

  La reprise des opérations de déguerpissement à la SNI Owendo ainsi qu’aux Charbonnages, après la zone dite « derrière l’Assemblée nationale »

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La reprise des opérations de déguerpissement à la SNI Owendo ainsi qu’aux Charbonnages, après la zone dite « derrière l’Assemblée nationale », provoque de vives réactions. Parmi elles, celle d’Alain‑Claude Bilie‑By‑Nze, ex‑Premier ministre du Gabon, qui dénonce sans détour ce qu’il qualifie de « sadisme d’État ».

Ce mardi 24 juin, sur le réseau X, l’ancien dauphin du général Oligui Nguema à la présidentielle du 12 avril dernier a exprimé son indignation face à l’absence de solutions de relogement proposées aux populations déguerpies. Pour lui, le drame de Plaine‑Orety, où des centaines de personnes avaient été expulsées sans alternatives, aurait dû servir de leçon.

« Le silence des institutions, des acteurs politiques et des autorités morales face à ce désastre social est déjà incompréhensible. Sa persistance relèverait de la complicité ! » écrit‑il. Et d’ajouter, plus incisif : « Jeter à la rue des milliers de personnes, sans solution de relogement, sous prétexte d’améliorer le cadre de vie, va bien au‑delà de l’inhumanité : c’est du sadisme d’État. »

Une prise de parole forte, qui traduit la colère du responsable politique face à une opération qu’il juge dénuée de compassion.

Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, la charge de Bilie‑By‑Nze met en lumière un défi majeur pour le Gabon : concilier la nécessaire modernisation urbaine avec le respect des droits humains les plus élémentaires. Si le déguerpissement est souvent présenté comme un levier de développement, l’absence de dispositifs de relogement adaptés traduit une approche où le coût humain devient trop facilement un dommage collatéral.
Ce qu’il appelle le « sadisme d’État » est avant tout le signe d’une fracture sociale profonde, où la parole des plus vulnérables peine à émerger. Aujourd’hui, la question n’est pas uniquement celle du déguerpissement, elle est celle du modèle de société que le Gabon souhaite construire : un modèle où le progrès repose sur l’inclusion, la solidarité et le respect des droits humains, ou un modèle où la loi du plus fort devient norme.

 

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