Déguerpissements à Plaine Orety : Bilie-By-Nzé critique la méthode et évoque un retour à la brutalité

HomeActualité AfriqueSociété

Déguerpissements à Plaine Orety : Bilie-By-Nzé critique la méthode et évoque un retour à la brutalité

  Ce mercredi, lors d’une conférence de presse, Alain Claude Bilie-By-Nzé, ancien Premier ministre et président du parti Ensemble pour le Gabon

Gabon – Entre ruée vers le pouvoir et crise des partis : à quand un véritable renouveau politique ?
Tchad : L’opposant Succès Masra interpellé après les violences meurtrières au sud-ouest — Justice ou manœuvre politique ?
Transformation du manganèse : Eramet-Comilog se positionne en partenaire stratégique de l’État gabonais
Temps de lecture : 2 min

 

Ce mercredi, lors d’une conférence de presse, Alain Claude Bilie-By-Nzé, ancien Premier ministre et président du parti Ensemble pour le Gabon, a vivement dénoncé la gestion de l’opération de déguerpissement en cours à Plaine Orety.

Se présentant non pas en candidat mais en « citoyen debout », il a exprimé sa solidarité avec les familles touchées, fustigeant une politique qu’il juge expéditive, déshumanisante et contraire aux principes de justice sociale :

« On peut bâtir sans détruire des vies, on peut assainir sans déshumaniser. »

À travers un parallèle assumé avec les pratiques sous le régime d’Ali Bongo Ondimba, Bilie-By-Nzé souligne que les grands projets d’infrastructures précédents — comme la voie de contournement ou la Transgabonaise — étaient accompagnés d’enquêtes sociales, d’identification préalable, d’indemnisations et de relogements.
Il affirme qu’à Plaine Orety, rien de tout cela n’a été fait : pas de croix marquant les maisons, pas de notifications, aucune transparence sur les indemnisations.

Pire, selon lui, cette opération révèle une « dérive autoritaire » et une volonté de punir collectivement des populations précaires :

« Ce n’est pas la loi qu’on applique, c’est une punition collective. »

🧭 Le regard de Com d’Afrik

Ce discours, au-delà de sa portée politique, révèle un malaise plus profond : celui d’un État en tension entre volonté de modernisation urbaine et responsabilité sociale. L’absence de processus clairs, de communication transparente et de garanties de relogement alimente une inquiétude légitime dans une ville où la majorité des citoyens vivent sans titre foncier officiel.

En pointant la rupture avec les pratiques précédentes, Bilie-By-Nzé met en lumière un changement de méthode — voire de philosophie — dans la gestion des grands chantiers d’intérêt public. Cette évolution pose une question essentielle : le développement urbain peut-il encore se faire sans concertation, sans accompagnement, et surtout sans égard pour la dignité humaine ?

Dans un pays où la régularisation foncière reste un défi, ce type d’intervention musclée pourrait ouvrir la voie à des tensions sociales durables. Pour éviter que la transformation de la capitale ne devienne synonyme d’exclusion, il devient urgent de réconcilier urbanisme et humanité.

 

PARTAGEZ SUR

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: