Depuis le 2 juin, Libreville est le théâtre d’une vaste opération de déguerpissement, menée tambour battant par le Génie militaire dans le ca
Depuis le 2 juin, Libreville est le théâtre d’une vaste opération de déguerpissement, menée tambour battant par le Génie militaire dans le cadre des projets de la Cité administrative et du Boulevard de la Transition. Du quartier Plaine-Orety jusqu’à l’ambassade de Russie, bulldozers et pelles mécaniques avancent sans relâche, même durant les jours fériés.
Malgré les protestations des riverains impactés, le gouvernement reste ferme. Pour les autorités, il s’agit de libérer une zone déclarée d’utilité publique depuis longtemps, mais illégalement occupée. En toile de fond : un projet structurant censé améliorer la circulation, lutter contre les inondations et renforcer la sécurité dans cette zone longtemps laissée-pour-compte.
Des années de flottement et de tolérance ont nourri chez certains une illusion de pérennité. Des familles, parfois mal informées ou mal conseillées, ont investi dans des espaces pourtant frappés d’indemnisation ou sans titre foncier, créant ainsi une situation juridiquement fragile.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
En tant que média engagé et observateur du débat public, Com d’Afrik souligne ici l’un des dilemmes urbains les plus complexes du Gabon contemporain : comment concilier développement urbain, justice sociale et respect de l’État de droit ?
Ce déguerpissement illustre un tournant dans la gouvernance urbaine : plus de place pour l’informel sur des zones à vocation publique. Toutefois, le manque de communication, de transparence sur les mécanismes d’indemnisation et d’accompagnement social laisse des traces profondes dans l’opinion.
Le cas de Plaine-Orety pose également la question du rôle de certaines communautés étrangères dans le non-respect des règles foncières. Ce climat de défiance, parfois attisé par l’incivisme ou les tensions communautaires, nécessite une approche à la fois rigoureuse et humaine. Le gouvernement devra non seulement finaliser ce projet structurant, mais aussi restaurer la confiance dans la manière dont il gère l’urbanisation de la capitale.
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