Depuis le lancement d’un compte à rebours de 72 heures dimanche dernier, les populations des quartiers Carrefour Sni-Owendo et Charbonnages s
Depuis le lancement d’un compte à rebours de 72 heures dimanche dernier, les populations des quartiers Carrefour Sni-Owendo et Charbonnages sont plongées dans une atmosphère d’incertitude et de tension. Comme celles des zones précédemment déguerpies — Plaine-Orèty, Derrière-l’Assemblée, Bas-de-Gué-Gué — elles s’apprêtent à céder la place aux bulldozers dans le cadre d’une opération de salubrité publique, mais les inquiétudes demeurent vives.
Le lundi 23 juin 2025, les murs du Carrefour Sni-Owendo arboraient l’inscription claire « ADM 72 heures », signalant une démolition imminente des habitations et commerces. Tandis que les commerçants emballaient précipitamment leurs marchandises, les propriétaires d’habitation exprimaient leur incompréhension et leur désarroi.
« Nous n’avons reçu aucune notification officielle, ni été recensés. Ce terrain a-t-il fait l’objet d’un décret d’utilité publique ? Nous soutenons le développement, mais pas à n’importe quel prix », déplore William, un riverain rencontré par nos confrères de L’Union.
Aux Charbonnages, l’ambiance est empreinte de résignation. Certains commerçants ont déjà plié bagage, laissant derrière eux un paysage de ruines, tandis que d’autres s’accrochent désespérément à leur commerce malgré la peur des démolitions à venir.
Ce nouvel épisode du programme de déguerpissement soulève plus que jamais la question du respect des droits des populations et de la nécessité d’une communication transparente et d’un véritable accompagnement social, en particulier pour les plus vulnérables.
Le regard de Com d’Afrik
Com d’Afrik observe que ces opérations de salubrité, bien qu’indispensables à la modernisation urbaine, doivent impérativement être menées dans le respect des procédures légales et des droits humains. Le défi pour les autorités gabonaises est de conjuguer aménagement urbain et justice sociale. Aujourd’hui, la méthode brute du déguerpissement sans relogement clair ni dialogue approfondi risque d’alimenter la fracture sociale et d’éroder la confiance entre citoyens et État. Une ville moderne se construit avant tout en valorisant ceux qui en sont le cœur — ses habitants — et non en les marginalisant. Le futur de Libreville dépendra de cette capacité à allier développement et inclusion sociale.
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