Le débat aura agité la scène politique pendant plusieurs jours. Faut-il, peut-il, doit-il ? Aujourd’hui, les dés sont jetés : la Cour consti
Le débat aura agité la scène politique pendant plusieurs jours. Faut-il, peut-il, doit-il ?
Aujourd’hui, les dés sont jetés : la Cour constitutionnelle vient de donner son feu vert à la création d’un parti politique par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu en tant qu’indépendant.
Saisie pour avis par Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de Transition, la Haute juridiction a tranché un débat juridique qui aura duré près de trois semaines. Dans sa décision, la Cour affirme que rien dans le Code électoral ne fait obstacle à l’initiative du chef de l’État. L’article 4 de ladite décision précise clairement que l’élection d’un Président en qualité d’indépendant ne lui interdit nullement de créer une formation politique par la suite.
Ce feu vert institutionnel ouvre la voie à l’Assemblée générale constitutive du « parti présidentiel », qui se tient ce jour à Libreville. Si le nom officiel du parti n’est pas encore confirmé, cette étape marque la concrétisation d’une stratégie politique plus large : structurer durablement le pouvoir autour d’un socle idéologique et organisationnel.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Au-delà du verdict juridique, cette décision de la Cour constitutionnelle constitue un tournant stratégique dans la consolidation du pouvoir présidentiel.
Légalement incontestable, cette démarche soulève néanmoins des interrogations de fond :
👉 Quel rôle jouera ce nouveau parti dans un contexte de transition où l’équilibre entre institutions est encore fragile ?
👉 L’élan de refondation promis par le régime pourra-t-il s’aligner avec les dynamiques partisanes souvent accusées de clientélisme ?
Le pari est clair : inscrire l’action présidentielle dans un cadre politique structuré, mais sans perdre la légitimité populaire acquise sur fond de rupture avec l’ancien système.
Le défi, lui, sera d’éviter l’écueil classique d’un « parti de pouvoir » déconnecté du terrain. Pour y parvenir, le futur parti devra faire preuve de clarté doctrinale, d’ouverture et de transparence dans ses mécanismes de fonctionnement.
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