Dans un contexte marqué par un ralentissement économique post-Covid, le dynamisme entrepreneurial camerounais ne faiblit pas. Selon le Minist
Dans un contexte marqué par un ralentissement économique post-Covid, le dynamisme entrepreneurial camerounais ne faiblit pas. Selon le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA), 21 132 nouvelles PME ont vu le jour en 2024, soit un volume inédit pour le pays.
Le ministre Achille Bassilekin III a également révélé que 3 909 organisations de l’économie sociale et 3 602 unités artisanales ont été enregistrées la même année. Ce chiffre témoigne d’une résilience remarquable, portée par une jeunesse majoritaire dans ce mouvement entrepreneurial : près de 40 % des créateurs d’entreprises ont entre 30 et 40 ans.
Les villes de Douala et Yaoundé concentrent toujours l’essentiel des créations, soulevant des interrogations sur les inégalités territoriales d’accès aux ressources entrepreneuriales (infrastructures, Internet, électricité, services publics…).
L’annuaire statistique pointe également un déséquilibre sectoriel : 85,4 % des PME évoluent dans le secteur tertiaire, contre seulement 444 dans le primaire et 2 501 dans le secondaire. Le rapport préconise une réorientation stratégique vers des filières à forte valeur ajoutée comme l’agro-industrie, la transformation du bois ou le textile.
🗞️ Le regard de Com d’Afrik
Cette poussée entrepreneuriale est sans conteste une bonne nouvelle pour l’économie camerounaise, mais elle révèle aussi les failles structurelles de l’écosystème entrepreneurial. La concentration géographique et sectorielle des PME est le symptôme d’un modèle de développement déséquilibré, où l’innovation et l’investissement peinent à irriguer les territoires reculés et les secteurs productifs essentiels.
Le fait que l’immense majorité des entreprises se positionne dans le tertiaire — souvent dans des activités de commerce et de services — pose la question de la durabilité et de la valeur ajoutée de ces structures à long terme. À l’heure où les économies africaines doivent miser sur la transformation locale, la montée en puissance du primaire et du secondaire devient cruciale.
Le véritable défi pour les années à venir ne sera donc pas uniquement de créer des entreprises, mais de structurer un tissu économique diversifié, équitablement réparti sur le territoire, et orienté vers la production. La transition vers une économie résiliente et compétitive passera nécessairement par là.
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