Coup de théâtre sur la scène politique ivoirienne. Dans la nuit de dimanche à lundi, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA depuis décembre 202
Coup de théâtre sur la scène politique ivoirienne. Dans la nuit de dimanche à lundi, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA depuis décembre 2023, a annoncé remettre en jeu son mandat, alors qu’il était menacé de destitution dans le cadre d’une procédure judiciaire. Une décision inattendue, justifiée selon lui par l’intérêt supérieur du parti :
« Dans l’intérêt du parti, j’ai donc décidé de remettre entre vos mains à vous, les militants, mon mandat de président du parti », a-t-il déclaré.
Désigné candidat à l’élection présidentielle lors d’une convention du parti le 16 avril dernier, Tidjane Thiam faisait depuis face à une controverse judiciaire centrée sur la validité de sa nationalité ivoirienne, un prérequis constitutionnel pour toute candidature. Si les procédures en cours ont manifestement fragilisé sa position, l’ancien patron du Crédit Suisse n’a pas pour autant annoncé une démission formelle. Il réaffirme même son ambition présidentielle, laissant planer un flou stratégique autour de ses intentions futures.
📝 Le regard de Com d’Afrik
L’affaire Tidjane Thiam met en lumière les tensions internes et juridiques qui secouent les grands partis politiques africains à l’approche d’échéances électorales majeures. En misant sur un profil international, le PDCI-RDA avait fait un pari audacieux mais risqué. Le parcours brillant de Thiam à l’étranger s’est heurté aux réalités politiques locales, où les questions de légitimité nationale et de représentativité territoriale pèsent lourd.
Cette remise en jeu de mandat apparaît comme une tentative de reprendre la main et de désamorcer une crise interne croissante. Mais elle soulève aussi une interrogation cruciale : le PDCI-RDA pourra-t-il maintenir son unité et sa crédibilité en pleine zone de turbulences ? Thiam, en ne prononçant pas clairement le mot « démission », semble vouloir laisser la porte ouverte à un retour ou à une réaffirmation de leadership, dans un contexte qui reste profondément incertain.
Ce rebondissement est révélateur d’une constante en Afrique francophone : le déficit de clarté juridique et politique autour de certains profils issus de la diaspora. Un flou souvent exploité à des fins politiques, au détriment d’un débat serein sur les compétences et les projets.
COMMENTS