Côte d’Ivoire : les navires européens de retour dans les eaux ivoiriennes après un nouvel accord de pêche

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Côte d’Ivoire : les navires européens de retour dans les eaux ivoiriennes après un nouvel accord de pêche

  Le 6 juin 2025, la Côte d’Ivoire et l’Union européenne ont signé un protocole d’accord autorisant les navires des 27 à pêcher dans les eaux i

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Le 6 juin 2025, la Côte d’Ivoire et l’Union européenne ont signé un protocole d’accord autorisant les navires des 27 à pêcher dans les eaux ivoiriennes. Cet accord permet la capture annuelle d’environ 6 100 tonnes de thon et d’espèces migratrices, contre une compensation financière de 740 000 euros par an, soit près de 3 millions d’euros sur la période 2025-2029.

Alors que le secteur de la pêche ne représente que 0,5 % du PIB national, il constitue une source vitale d’emploi : près de 100 000 emplois directs et 580 000 indirects, dont un tiers occupé par des femmes.

Pourtant, la raréfaction des ressources halieutiques inquiète. Entre 2016 et 2023, la production de poissons a chuté de près de 20 %, et la pêche locale ne couvre que 15 à 18 % de la consommation nationale. Le Gabon et le Sénégal, dans une logique de préservation, ont d’ailleurs renoncé à ce type d’accords.

🐟 Le regard de Com d’Afrik

Ce nouvel accord entre Abidjan et Bruxelles soulève des interrogations cruciales sur la souveraineté alimentaire et la gestion durable des ressources halieutiques africaines.

À court terme, l’apport financier européen peut sembler opportun pour les finances publiques. Mais à long terme, à quel prix écologique et social ? Dans un contexte de surexploitation croissante, où les communautés de pêcheurs peinent déjà à survivre, externaliser l’accès aux ressources marines africaines au profit d’intérêts étrangers fragilise les équilibres locaux.

Il s’agit là d’un paradoxe africain : des accords signés au nom du développement, mais qui risquent d’accentuer la dépendance, d’appauvrir les écosystèmes et de marginaliser les pêcheurs artisanaux, pourtant essentiels à la sécurité alimentaire.

Le continent doit désormais réfléchir à une gouvernance plus équitable de ses ressources maritimes, en misant sur la valorisation locale, la conservation et le développement d’une filière halieutique résiliente.

 

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